Le gouvernement du Népal a confirmé la découverte préliminaire d’une réserve estimée à environ 112 milliards de mètres cubes de méthane dans le district de Dailekh, dans l’ouest du pays. L’identification de ce potentiel gazier intervient après un forage exploratoire réalisé en coopération avec le Service géologique de Chine (China Geological Survey – CGS). Les carottages effectués jusqu’à une profondeur maximale de 4 013 mètres sont actuellement soumis à des analyses approfondies, qui permettront de confirmer les caractéristiques précises du gaz découvert. Les résultats définitifs de ces tests en laboratoire sont attendus pour décembre 2025, selon le Département des Mines et de la Géologie du Népal.
Implications économiques et énergétiques
Cette découverte intervient à un moment stratégique, alors que le Népal cherche à diversifier ses sources énergétiques afin de réduire sa dépendance aux importations d’hydrocarbures. Selon la Banque centrale du Népal, le pays a dépensé environ 1,5 milliard de dollars pour importer des produits pétroliers durant les dix derniers mois, ce qui représente près de 16 % de ses importations totales. Le développement de cette réserve domestique pourrait ainsi modifier significativement la balance commerciale népalaise, en offrant une alternative crédible aux importations de combustibles fossiles.
Contexte de coopération sino-népalaise
Le forage exploratoire s’inscrit dans un accord bilatéral entre le Népal et la Chine initié en 2019. La société CNPC Xibu Drilling Engineering, spécialisée dans les opérations techniques complexes, a été directement impliquée dans le projet. Le coût initial de ce projet pilote est estimé à 2,5 milliards de roupies népalaises, financé par la partie chinoise. Ce partenariat reflète l’intérêt grandissant de la Chine pour les ressources énergétiques du Népal, dans un contexte régional où la sécurisation des approvisionnements énergétiques demeure cruciale.
Prochaines étapes et incertitudes techniques
La publication finale des résultats techniques en décembre prochain marquera une étape décisive vers la validation commerciale du projet. Des études complémentaires seront nécessaires pour établir la qualité du gaz, le volume précis pouvant être commercialisé, ainsi que la viabilité économique de l’exploitation à grande échelle. Le cadre juridique et réglementaire devra également être clarifié avant de pouvoir envisager une production industrielle et la structuration des contrats commerciaux. La rentabilité du projet dépendra largement de ces prochaines étapes techniques et réglementaires.