Le Myanmar s’apprête à réintégrer le marché des importations de gaz naturel liquéfié (GNL) en 2026, après avoir reçu en novembre une demi-cargaison marquant la première livraison du genre depuis 2021. Cette reprise s’inscrit dans le cadre d’un effort de financement public visant à restaurer la capacité de production électrique nationale, fortement affectée par des pénuries d’approvisionnement depuis l’arrêt des livraisons.
D’après les données du cabinet d’analyse Kpler, le Myanmar devrait importer 0,4 million de tonnes de GNL l’an prochain. Ce volume soutiendra la remise en service ou la montée en puissance de deux infrastructures électriques alimentées au GNL : la centrale de Thanlyin (200 mégawatts) et celle de Thaketa (300 mégawatts). Ces deux projets sont considérés comme prioritaires par les autorités pour répondre à la demande dans la région de Yangon.
Un acheminement stratégique depuis la Malaisie
Le méthanier Dapeng Princess a chargé le combustible au terminal de liquéfaction de Bintulu, en Malaisie orientale, le 12 novembre. Il a ensuite livré la cargaison au terminal flottant Thilawa, situé au sud de Yangon, le 23 novembre. Le navire n’a déchargé qu’une demi-cargaison, vraisemblablement destinée à alimenter les tests de démarrage des unités de production, selon les observations de Kpler.
Le terminal de réception comprend une unité flottante de stockage (FSU) et une station terrestre de regazéification. Il est opéré par CNTIC VPower Energy, une coentreprise entre China National Technical Import and Export Corporation (CNTIC) et le distributeur électrique VPower Group basé à Hong Kong. L’unité flottante était amarrée depuis le 16 novembre à Yangon, selon les données maritimes.
Des projets énergétiques relancés par des fonds publics
Le pays avait entamé ses premières importations de GNL en juin 2020 avec une cargaison fournie par la société nationale malaisienne Petronas. Ces livraisons avaient été interrompues un peu plus d’un an plus tard, à la suite du coup d’État militaire. Depuis le lancement du terminal, le Myanmar avait reçu un total de 550 000 tonnes de GNL avant l’arrêt complet des flux en août 2021.
La livraison partielle de novembre représente une étape vers la reprise d’importations financées par l’État, à travers des projets d’infrastructures visant à renforcer la résilience énergétique du pays. Aucun calendrier détaillé n’a été publié concernant les futures cargaisons. Les sociétés CNTIC et VPower Group n’ont pas souhaité commenter les opérations en cours.
Une capacité d’importation à reconstruire
La remise en route de l’approvisionnement dépend largement de la coordination logistique entre les terminaux flottants et les centrales à cycle combiné. Le retour du Myanmar sur le marché du GNL intervient dans un contexte de forte demande domestique non satisfaite, notamment dans les centres urbains à forte densité. Les autorités publiques misent sur la stabilisation de la production via des investissements ciblés, afin de limiter l’impact économique des coupures récurrentes.
Les prévisions pour 2026 laissent entrevoir une reprise progressive, bien que conditionnée à la continuité des flux logistiques et à la sécurisation des financements publics nécessaires pour garantir l’exploitation durable des infrastructures existantes.