Le ministre des Affaires étrangères de la République islamique d’Iran, Abbas Araghchi, effectuera un déplacement à Moscou en fin de semaine pour des consultations bilatérales avec son homologue russe, Sergueï Lavrov. Cette visite intervient dans le contexte d’une reprise des discussions entre l’Iran et les États-Unis au sujet du programme nucléaire iranien, prévue le 19 avril à Mascate, capitale du sultanat d’Oman, sous médiation omanaise.
L’annonce a été faite lundi par le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Esmaïl Baghaï, précisant que les discussions porteront sur les derniers développements concernant le dossier nucléaire. La Russie, en tant que signataire de l’accord de Vienne de 2015 sur le nucléaire iranien — devenu inopérant depuis le retrait unilatéral des États-Unis en 2018 — conserve un rôle actif dans les efforts diplomatiques actuels.
Retour des pourparlers sous médiation d’Oman
Les États-Unis et l’Iran, qui ne maintiennent plus de relations diplomatiques depuis 1980, ont entamé un nouveau cycle de dialogue indirect à Mascate, le 12 avril, avec l’appui du gouvernement omanais. Ce premier échange a porté principalement sur les niveaux d’enrichissement d’uranium autorisés, un point jugé déterminant par Washington, selon les propos de l’émissaire américain pour le Moyen-Orient, Steve Witkoff.
Le diplomate américain a indiqué que toute avancée nécessitera une transparence sur les capacités iraniennes de production nucléaire, plutôt qu’un démantèlement complet du programme. L’Iran, pour sa part, continue d’insister sur son droit à un usage civil de l’énergie nucléaire et exclut toute discussion sur son programme balistique ou son influence régionale, considérés comme des « lignes rouges » par Téhéran.
Un accord toujours suspendu depuis 2018
L’accord de 2015, signé par l’Iran, les États-Unis, la Russie, la Chine, la France, le Royaume-Uni et l’Allemagne, prévoyait une levée progressive des sanctions internationales en échange d’un encadrement strict du programme nucléaire iranien par l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA). Avant son retrait, l’AIEA avait confirmé le respect par l’Iran de ses engagements, notamment le plafonnement de l’enrichissement d’uranium à 3,67 %.
Depuis 2018, l’Iran a progressivement relancé ses activités nucléaires en augmentant à 60 % le taux d’enrichissement sur ses sites de Natanz et Fordo. Ce niveau, bien qu’en dessous du seuil militaire de 90 %, continue de susciter les inquiétudes de la communauté internationale.
Visite attendue du directeur de l’AIEA
Parallèlement à cette intensification diplomatique, Rafael Grossi, directeur général de l’AIEA, se rendra à Téhéran mercredi pour rencontrer Abbas Araghchi et le président de l’Organisation iranienne de l’énergie atomique (OIEA), Mohammad Eslami. Il s’agira de sa première visite en Iran depuis novembre dernier, lorsqu’il s’était rendu sur les sites nucléaires iraniens concernés.