La libéralisation énergétique de 2013 visait à ouvrir le marché de l’énergie mexicain à la concurrence internationale et à stimuler les investissements privés. Elle a introduit des réformes majeures, y compris des appels d’offres pour l’exploration pétrolière et gazière, et a redéfini le rôle des entreprises publiques telles que la CFE (Comisión Federal de Electricidad) et Pemex (Petróleos Mexicanos).
Les Objectifs et perspectives pour l’industrie sous Sheinbaum
Claudia Sheinbaum, élue le 2 juin 2024, avec une majorité écrasante au Congrès, a la possibilité unique de modifier la constitution. Elle a souvent affirmé son intention de continuer les politiques de son prédécesseur, Andrés Manuel López Obrador, qui n’a pas réussi à démanteler totalement la libéralisation énergétique. Les observateurs sont divisés sur l’ampleur des changements à venir. Certains s’attendent à des réformes profondes qui affaibliraient les contre-pouvoirs judiciaires, facilitant ainsi les décisions gouvernementales. D’autres pensent que Sheinbaum cherchera à rassurer les investisseurs en maintenant un cadre juridique stable.
Impact sur les Régulateurs Indépendants
L’une des modifications constitutionnelles proposées inclut la suppression des organismes de régulation indépendants comme la CNH (Comisión Nacional de Hidrocarburos) et la CRE (Comisión Reguladora de Energía). Ces organismes sont considérés comme essentiels pour la transparence et la concurrence sur le marché de l’énergie. Les critiques soutiennent que la suppression des régulateurs indépendants pourrait accroître la corruption et réduire la transparence. Cependant, les partisans des réformes estiment que cela permettrait une gouvernance plus cohérente et une réduction des coûts administratifs.
Vers un Retour en Arrière?
Les acteurs du secteur énergétique sont préoccupés par l’incertitude réglementaire. Lors de son premier discours, Sheinbaum a tenté de rassurer en affirmant son engagement à respecter l’entreprise privée et à promouvoir les investissements nationaux et internationaux. Toutefois, ses intentions de réintégrer la CFE pour éliminer les inefficacités inquiètent certains experts du secteur. Sheinbaum semble déterminée à revenir sur les réformes de 2013. Cela inclut la réintégration verticale de la CFE et la modification de son statut pour se concentrer sur les intérêts nationaux plutôt que sur les profits. Les analystes estiment que ces changements pourraient avoir des effets mixtes sur le secteur énergétique mexicain.
Un Avenir Incertain
Les prochains mois seront cruciaux pour déterminer l’ampleur et l’impact des réformes. L’industrie et les investisseurs resteront attentifs aux développements, espérant que les modifications n’entraveront pas la compétitivité et la transparence du marché.
Les réformes proposées par Sheinbaum pourraient redéfinir le paysage énergétique mexicain pour les années à venir. Les enjeux sont élevés, et les décisions prises auront des répercussions profondes sur l’économie et l’industrie énergétiques du pays.