Le Maroc a annoncé mardi la remise en service de deux grandes centrales électriques grâce à du gaz naturel liquéfié (GNL). Le gaz est acheminé depuis l’Espagne via le Gazoduc Maghreb Europe (GME), après la décision d’Alger de ne plus approvisionner le royaume en gaz.
“Le royaume du Maroc assure son approvisionnement en gaz naturel en concluant des contrats d’achat de GNL (gaz naturel liquéfié) sur le marché international et en utilisant les infrastructures gazières des opérateurs espagnols et le Gazoduc Maghreb-Europe”, selon un communiqué de l’Office national de l’électricité et de l’eau potable (ONEE) et de l’Office national des hydrocarbures et des Mines (ONHYM).
Ce GNL servira notamment au redémarrage des stations à gaz de Tahaddart et Aîn Béni Mathar, autrefois alimentées par le gaz algérien.
Désormais, l’approvisionnement des deux centrales qui fournissent entre 10% et 17% de la production nationale d’électricité, selon des médias locaux est “assuré par le GME via l’interconnexion gazière Maroc-Espagne fonctionnant en mode flux inverse”, précise le communiqué.
L’acheminement du gaz vers le Maroc a commencé le 28 juin “sur la base des relations commerciales et du bon voisinage”, selon des sources du ministère espagnol de la Transition écologique.
L’Algérie avait menacé en avril de rompre son contrat de fourniture de gaz à l’Espagne. Cela dans le cas où Madrid venait à acheminer du gaz algérien “vers une destination tierce”, une référence implicite au Maroc.
Fin octobre, Alger avait décidé de ne pas renouveler le contrat du GME sur fond d’escalade de tensions entre les deux voisins du Maghreb autour de l’épineux dossier du Sahara occidental.
Depuis, Rabat cherche à diversifier les pistes pour couvrir ses besoins. Fin novembre, une société britannique Sound Energy et l’ONEE ont signé un accord de fourniture de gaz naturel de la concession de Tendrara (est).
Sound Energy s’engage à produire et à livrer à pays jusqu’à 350 millions de mètres cubes de gaz naturel liquéfié par an, sur une durée de 10 ans.