Le gouvernement du Maroc, l’Office national de l’électricité et de l’eau potable (ONEE) et un consortium émirati ont signé trois protocoles d’accord pour le développement d’un programme d’infrastructures énergétiques et hydriques à l’échelle nationale. L’initiative découle d’une déclaration conjointe signée en décembre 2023 entre le roi Mohammed VI et le président des Émirats arabes unis, Mohamed bin Zayed Al Nahyan.
Une ligne HVDC pour renforcer l’interconnexion électrique
Le programme inclut la construction d’une ligne à courant continu haute tension (HVDC) longue de 1 400 kilomètres, destinée à relier le sud au centre du pays. Cette infrastructure permettra de transporter jusqu’à 3 000 mégawatts d’électricité, soutenant ainsi l’acheminement de l’énergie issue de sources renouvelables. En complément, une capacité de 1 200 mégawatts en énergies renouvelables sera ajoutée au réseau électrique national.
Par ailleurs, une centrale à cycle combiné alimentée au gaz naturel sera implantée à Tahaddart. Elle affichera une capacité installée de 1 500 mégawatts. Le premier accord de développement pour cette centrale a été signé, bien que le montant global du financement n’ait pas été communiqué à ce jour.
Un volet hydrique piloté par des technologies renouvelables
Le projet comprend également la construction de stations de dessalement capables de produire jusqu’à 900 millions de mètres cubes d’eau par an. Ces unités seront exclusivement alimentées par des sources d’énergies renouvelables. Un projet parallèle prévoit le transfert annuel de 800 millions de mètres cubes d’eau entre l’Oued Sebou et l’Oued Oum Rabia.
Le financement global de ces infrastructures sera assuré par le consortium, composé du Fonds Mohammed VI pour l’Investissement, de TAQA Morocco – filiale du groupe Abu Dhabi National Energy Company (TAQA) – et de Nareva. Les ressources seront mobilisées auprès d’institutions financières nationales et internationales.
Un partenariat dans la continuité des relations bilatérales
TAQA Morocco, qui fournit actuellement près de 34 % de la demande électrique nationale, renforce sa présence dans le royaume via ce partenariat stratégique. L’entreprise, active aussi dans le dessalement, jouera un rôle opérationnel central dans le déploiement des projets.
Ce programme s’inscrit dans les ambitions énergétiques du Maroc, qui vise à dépasser 52 % de capacité installée issue des renouvelables d’ici 2030. Il illustre également la montée en puissance des relations économiques et techniques entre Rabat et Abou Dabi, en misant sur la coentreprise et le transfert de savoir-faire pour structurer durablement les ressources énergétiques et hydriques du royaume.