L’activité du Market on Close (MOC) de l’agence Platts pour le marché physique du gaz naturel liquéfié (GNL) en Asie a enregistré une hausse de 86,43% sur un an pendant la période de fixation des prix d’août, atteignant environ 1,24 million de tonnes. En comparaison mensuelle, le volume échangé a reculé de 20,76%, affecté par les tensions géopolitiques et le pic saisonnier de la demande estivale.
Au total, 334 offres d’achat, 128 offres de vente et 19 transactions ont été répertoriées pour des livraisons prévues entre la seconde moitié de juillet et septembre. L’essentiel des opérations concernait des destinations situées dans la zone Japon-Corée-Taïwan-Chine. Trois offres visaient la Chine, une le Japon, une la Thaïlande et deux l’ensemble de la région JKT.
Principaux acteurs et indices utilisés
Glencore a été le principal acheteur avec neuf cargaisons acquises, suivi par Vitol avec sept. BP, TotalEnergies et Uniper ont chacun acheté une cargaison. Du côté des vendeurs, PetroChina a cédé cinq cargaisons, suivie par Vitol (trois), BP et Shell (deux chacune). Osaka Gas, QatarEnergy Trading, TotalEnergies, Unipec, Socar, Chevron et CNOOC ont chacun vendu une cargaison.
La société japonaise Osaka Gas a effectué sa première opération sur la plateforme MOC, avec une livraison prévue pour la seconde moitié d’août. Cette entrée reflète une diversification croissante des acteurs impliqués dans les mécanismes de formation des prix.
Sur les cargaisons livrées en août, dix ont été indexées sur le contrat JKM (Japan-Korea Marker) de septembre, avec une prime moyenne de 0,09 $/MMBtu. En tout, 75,88% des échanges ont été effectués à prix flottants, principalement adossés aux contrats JKM en cours ou au contrat JKM balance du mois pour livraison le lendemain. Trois ordres faisaient référence à l’indice néerlandais TTF (Title Transfer Facility).
Les dérivés progressent sur un an malgré un repli mensuel
Sur le segment dérivés, 2 146 offres et transactions ont été enregistrées auprès de 24 acteurs. Cela représente une baisse de 15,41% par rapport au mois précédent, mais une progression de 38,81% sur un an. Près de 47% de l’activité concernait le contrat JKM de septembre, suivi par le contrat balance du mois-livraison le lendemain à 35,23%.
Un total de 284 transactions de 25 lots chacune ont été relevées pour les contrats d’août, septembre, BalMo-ND et le différentiel août/septembre, soit l’équivalent de 1,37 million de tonnes de GNL. Le spread août/septembre JKM a suscité un intérêt inédit avec 11 transactions, contre une seule au cours du cycle précédent.
Hausse des prix alimentée par la chaleur et les tensions régionales
Le prix du JKM pour août a été évalué à 13,105 $/MMBtu, soit une augmentation de 4,81% sur un mois et de 6,36% sur un an. Cette hausse est attribuée à la demande accrue en période de forte chaleur au Japon et en Corée du Sud, ainsi qu’aux risques géopolitiques. Les tensions entre l’Iran et Israël fin juin ont ravivé les inquiétudes sur la sécurité des flux via le détroit d’Ormuz, couloir stratégique pour les exportations qataries, bien qu’aucune interruption n’ait été constatée.
Selon S&P Global Commodity Insights, plus de la moitié des exportations de GNL du Qatar entre janvier et juin 2025 ont été dirigées vers le bassin Pacifique, la Chine en représentant 23,38%. Du côté de la demande, les acheteurs sud-coréens ont activement recherché des cargaisons disponibles rapidement, tandis que les importateurs japonais ont opté pour des stratégies de swap afin d’anticiper leurs besoins de refroidissement.
Les acheteurs chinois sont restés en retrait malgré des conditions climatiques similaires, invoquant des prix peu attractifs sur le marché spot. En Asie du Sud-Est, la demande est restée faible après la fin de la saison de refroidissement.
Un opérateur interrogé a déclaré : « Le marché est légèrement mou cet été. Il y a peu d’appels d’offres d’achat. »
Parallèlement, l’arbitrage Est-Ouest pour les cargaisons américaines à destination de l’Asie est resté largement fermé. Seules six des 128 offres faisaient état d’un chargement prévu depuis un port américain. Malgré une amélioration ponctuelle de la rentabilité en fin de période, seules les entreprises disposant d’une capacité logistique suffisante ont pu opérer cette route.