Le Marché du Pétrole doit subir une augmentation des prix en 2022 selon l’International Energy Agency. Les troubles géopolitiques ainsi que les faibles stocks mondiaux en sont la principale cause, selon l’agence.
L’International Energy Agency produit un rapport mensuel sur l’augmentation des prix du pétrole à prévoir à court terme pour 2022.
Le Marché du Pétrole à l’épreuve du facteur géopolitique
Les inquiétudes à propos du marché qui concernent la variante omicron du Covid-19 commencent tout juste à s’estomper. Toutefois, de nouvelles tensions géopolitiques alimentent la pression sur les prix du Marché du Pétrole. L’IEA rappelle en effet que ceux-ci sont sensibles aux ruptures d’approvisionnement. Un tel cas de figure est susceptible de poindre dans le cadre des tensions entre la Russie et l’Ukraine.
Dans son dernier rapport du 08 février, l’IEA présente un panel de tensions géopolitiques qui influent sur le Marché du Pétrole. Quatre grands points de conflictualités sont à prendre en compte. Le plus important sans doute consiste en l’éventualité d’une guerre entre la Russie et l’Ukraine. Ensuite, l’IEA évoque les récents attentats contre Abu Dhabi, le blocus en Lybie, ou encore les émeutes au Kazakhstan.
En somme, explique l’IEA, tous ces événements accroissent les incertitudes quant aux approvisionnements en pétrole. Les acteurs du marché semblent « payer des prix plus élevés pour sécuriser le pétrole des stocks disponibles au milieu du grand déséquilibre entre l’offre et la demande », déclare-t-elle.
Le facteur géopolitique n’est pas le seul à influencer la hausse des prix du Marché du Pétrole, poursuit l’IEA. Au-delà du facteur géopolitique s’ajoute la problématique de la faiblesse des stocks et de la production mondiale.
Le Marché du pétrole en sous-production momentanée
Selon l’IEA, l’un des principaux facteurs qui contribue à la faiblesse actuelle des stocks mondiaux de pétrole réside dans les difficultés opérationnelles de production. Certains pays de l’OPEP+ n’atteignent pas leurs objectifs. Au cours du trimestre 2021, 10 pays de l’OPEP+ produisent moins de 600 000 b/j, leur ambition initiale.
Pendant ce temps, l’IEA estime que la demande mondiale sur le Marché du Pétrole croît de 90 000 b/j à 100,61 millions de b/j en 2022. Pour 2023, la demande doit grimper à 102,48 millions de b/j.
Une embellie horizon 2023
L’agence s’attend cependant à ce que les stocks de pétrole se reconstituent dès mars 2022. Si cette reconstitution continue jusqu’à fin 2023, une baisse des prix du pétrole brut doit aussi l’accompagner. Arrivés à cette échéance, l’IEA s’attend à une baisse des prix sur le Marché du Pétrole concomittante aux prévisions d’augmentation de la production.
En 2023, l’IEA avance une augmentation des prix du WTI et du Brent de 98 cents/b. Pour le WTI cela représente 64,48 $/b, et 68,48 $/b en ce qui concerne le Brent. En somme, la croissance progressive de la production de pétrole doit graduellement remplir les exigences de la demande mondiale.
Les prix de l’essence et du diesel doivent baisser en 2023. L’essence à 2,84 $/gal et le diesel à 3,31 $/gal.
Le Marché du pétrole soutenu par la production américaine
L’IEA déclare : »Notre attente d’une chute des prix du pétrole, en particulier au-delà [du premier semestre 2022], dépend de nos prévisions de production de pétrole et de croissance des stocks ». Ces prévisions sont cependant sujettes à caution. En réalité, d’éventuels changements dans les objectifs de production de l’OPEP+ sont à envisager.
D’autres motifs sont à signaler. L’IEA fait par exemple l’emphase sur les problèmes techniques persistants de certains producteurs. L’agence évoque autrement les changements des décisions d’investissement des différents opérateurs américains.
Des attentes en hausse
Toutefois, les perspectives de production de pétrole américain doivent soutenir la demande sur le Marché du Pétrole. Selon les estimations que l’agence propose, les Etats-Unis entendent produire 11,97 millions de b/j en 2022. Le chiffre augmente encore pour 2023, et atteint 12, 60 millions de b/j.
En novembre 2021, la production pétrolière américaine atteint 11,8 millions de b/j. Ce pic constitue la production la plus élevée du pays depuis avril 2020, indique l’IEA. Le précédent record date de 2019, et se chiffre à 12,3 millions de b/j.
L’IEA tient donc pour parti que ce record doit être mis à jour pour 2023. L’agence attribue la croissance de production américaine à l’augmentation des complétions de puits. En outre, on observe une multiplication des opérations de forage dans le Bassin Permien du Texas et du Nouveau-Mexique.
Cette zone riche en gisements de pétrole concentre plus de la moitié du nombre d’appareils de forages sur le sol américain, conclut l’IEA.