Le Mali, confronté à des problèmes chroniques de fourniture d’électricité, a lancé la construction d’une centrale solaire photovoltaïque de 200 MW à Sanankoroba, près de Bamako. Cette initiative, réalisée en collaboration avec la Russie, représente un investissement de plus de 200 millions d’euros. La centrale, qui s’étendra sur 314 hectares, devrait augmenter de 10 % la production électrique nationale, selon Grigory Nazarov, directeur de Novawind, une filiale de l’agence russe de l’énergie atomique Rosatom. La ministre malienne de l’Énergie, Bintou Camara, a souligné l’importance de cette infrastructure lors d’une déclaration à la télévision nationale ORTM. Elle a affirmé que cette centrale permettra de réduire significativement la pénurie d’électricité et les coupures qui affectent actuellement le pays. D’autre part, la construction de cette centrale solaire, la plus grande en Afrique de l’Ouest, devrait durer une année et offrir une exploitation stable pendant 20 ans.
Vers une diversification du mix énergétique
Actuellement, la production électrique du Mali repose à 70 % sur des sources thermiques, une situation qui pèse lourdement sur les finances de la Société Énergie du Mali (EDM-SA). Le ministre de l’Économie, Alousséni Sanou, a rappelé que la dépendance aux énergies fossiles coûteuses contribue à la dette de plus de 200 milliards de FCFA (environ 300 millions d’euros) de l’EDM-SA. La construction de cette centrale solaire s’inscrit dans une stratégie plus large de diversification du mix énergétique malien et de réduction de cette dépendance. La présidence malienne a salué ce projet comme un pas significatif vers un avenir énergétique plus durable. Par ailleurs, cette centrale ne sera pas la seule. En effet, le Mali prévoit également la construction de deux autres centrales solaires près de Bamako, avec une capacité totale de 200 MW. Ces projets seront réalisés par des entreprises chinoises et émiraties, avec des lancements prévus pour le 28 mai et le 1er juin.
Un partenariat stratégique avec la Russie
Depuis la prise de pouvoir par les colonels en 2020, le Mali a réorienté ses alliances internationales, rompant avec la France pour se rapprocher de la Russie. Ce partenariat avec Moscou s’étend au-delà de l’énergie solaire. En octobre dernier, les deux pays ont signé un accord de coopération pour développer le nucléaire civil. Grigory Nazarov a indiqué que la centrale solaire passera sous le contrôle total du ministère malien de l’Énergie après dix ans d’exploitation par Novawind. Ce projet est vu comme une solution pour stabiliser le secteur énergétique du Mali et réduire les coûts de production. D’autre part, i pourrait également servir de modèle pour d’autres pays de la région cherchant à améliorer leur indépendance énergétique grâce aux énergies renouvelables.
La collaboration entre le Mali et la Russie pour la construction de cette centrale solaire marque une étape cruciale dans la quête du pays pour une solution durable à ses problèmes énergétiques. Avec une capacité de 200 MW, cette centrale devrait non seulement répondre à une part importante des besoins énergétiques actuels, mais aussi préparer le terrain pour une diversification énergétique future. Les efforts du gouvernement malien pour renforcer son mix énergétique, tout en établissant des partenariats stratégiques, illustrent une volonté claire de surmonter les défis économiques et environnementaux à long terme.