Le Liban, qui connaît la pire crise financière de son histoire, a signé mardi un accord final pour importer du gaz naturel d’Egypte via la Syrie. Ainsi, le pays souhaite réduire les coupures de courant quotidiennes, pouvant atteindre plus de 22 heures par jour. Beyrouth avait lancé l’année dernière des pourparlers avec l’Egypte pour importer du gaz via un gazoduc qui traverse la Jordanie, la Syrie et le Liban.
Le Liban attend un financement
“Cet accord est important (…), il garantira 4 heures supplémentaires d’électricité par jour après sa mise en œuvre”, a déclaré le ministre de l’Énergie, Walid Fayad, lors d’une conférence de presse.
Pour la mise en œuvre de cet accord, il est nécessaire de régler la question du financement par la Banque mondiale. En outre, il dépend des garanties américaines. De fait, dans le cadre de la loi “César”, les États-Unis pourraient sanctionner Beyrouth. Cette loi sanctionnant les États et entreprises commerçant avec la Syrie. De telles sanctions compromettraient très largement cet accord.
“Nous espérons que tous les obstacles ont été surmontés en vue d’obtenir un financement de la BM”, a ajouté le ministre, qui s’est dit “dans l’attente” de garanties définitives des Etats-Unis, notamment en ce qui concerne les sanctions”.
“Le soutien des Etats-Unis et de la communauté internationale sera essentiel pour assurer (…) la mise en œuvre de ce projet”, a-t-il conclu.
Sécuriser l’approvisionnement en électricité
Toutefois, cet accord s’inscrit dans une démarche plus large – comprenant un accord séparé avec la Jordanie – visant à augmenter l’approvisionnement en électricité de 8 à 10 heures par jour dans les mois à venir, contre seulement deux heures actuellement.
La Syrie recevrait du gaz et de l’électricité de l’Egypte et de la Jordanie sous forme de “paiement en nature, et non en argent”, avait indiqué M. Fayad à l’AFP en janvier.
Néanmoins, deux ans après son effondrement économique, le Liban subit des coupures, culminant à plus de 22 heures par jour, et peine à importer du carburant, sur fond de dégringolade de la monnaie nationale et d’inflation. Le secteur défaillant de l’électricité a coûté au pays plus de 40 milliards de dollars depuis la fin de la guerre civile de 1975-1990.
Les gouvernements successifs ne sont pas parvenus à réduire les pertes, à réparer les infrastructures vétustes ou même à percevoir régulièrement les factures d’électricité dans tout le pays. Pour palier les déficiences de l’État, de nombreux Libanais se rabattent sur des générateurs privés.