Le Kyrgyzstan mise sur un petit réacteur nucléaire russe pour combler sa crise énergétique

Bichkek projette d’accueillir un réacteur modulaire RITM-200N fourni par Rosatom afin de pallier ses pénuries d’électricité et renforcer ses liens énergétiques avec Moscou, malgré les risques liés aux sanctions occidentales.

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Le gouvernement du Kyrgyzstan a confirmé son intention d’avancer vers l’installation d’un petit réacteur nucléaire modulaire (SMR) de type RITM-200N, conçu par l’entreprise publique russe Rosatom. Ce projet vise à diversifier un mix énergétique fortement dépendant de l’hydroélectricité, particulièrement vulnérable à la sécheresse prolongée, et à faire face à une croissance soutenue de la demande.

Dépendance à l’hydroélectricité et besoin de stabilité

Avec plus de 85 % de sa production électrique issue de l’hydroélectricité, le Kyrgyzstan subit chaque année les effets des fluctuations hydrologiques. Le réservoir de Toktogul, responsable à lui seul d’environ 40 % de l’énergie produite, affiche des niveaux critiques, augmentant le risque de délestages hivernaux. Cette instabilité a poussé Bichkek à importer massivement de l’électricité et du gaz depuis les pays voisins, notamment la Russie.

Le choix d’un SMR repose sur ses caractéristiques adaptées aux réseaux de petite taille et à charge variable. Le RITM-200N offre une capacité électrique de 55 MWe, avec une durée de vie estimée à 60 ans. Il est conçu pour une mise en œuvre modulaire, permettant une montée en puissance progressive en fonction des capacités budgétaires du pays.

Partenariat stratégique avec la Russie

Ce projet s’inscrit dans une stratégie plus large de coopération énergétique avec la Russie. Gazprom détient la société gazière nationale depuis 2014 et a investi récemment plus de $400mn pour étendre le réseau gazier à plus de 40 % du territoire. En parallèle, Moscou fournit des carburants raffinés à conditions préférentielles et participe à des projets dans l’hydroélectrique et les renouvelables.

Rosatom prendra en charge l’ingénierie, la construction, la fourniture de combustible et la gestion des déchets, conformément au protocole d’accord signé en 2022. Le Green Energy Fund of Kyrgyz Republic est associé au projet pour garantir un contrat d’achat à long terme, assurant un flux de revenus pour le fournisseur russe.

Sanctions occidentales et incertitudes financières

Le contexte géopolitique complique toutefois l’exécution du projet. Plusieurs entités du secteur nucléaire russe sont visées par des sanctions américaines et européennes. Bien que Rosatom ne soit pas directement ciblée par tous les régimes, des restrictions sur les services financiers, les assurances et les équipements à double usage risquent de retarder le chantier ou d’augmenter les coûts.

Le financement extérieur via des banques occidentales reste peu probable. Bichkek devra probablement s’appuyer sur des fonds russes, chinois ou domestiques. Les institutions régionales comme la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD) ou la Banque asiatique de développement (BAD) pourraient contribuer au financement d’infrastructures annexes, mais éviteraient toute implication directe dans le nucléaire.

Impact sur le secteur et la politique énergétique régionale

À pleine capacité, un module RITM-200N représenterait une contribution marginale à l’échelle du système kirghiz, estimé à environ 4 GW. Toutefois, sa capacité de production stable, surtout en hiver, pourrait réduire les importations de pointe. Il permettrait également de réorienter l’usage de l’hydroélectricité vers l’irrigation ou les exportations estivales.

Le projet repositionne le Kyrgyzstan comme un acteur potentiel de la nouvelle géopolitique nucléaire régionale. Après l’Ouzbékistan, il deviendrait le second pays d’Asie centrale à s’engager dans un partenariat SMR avec Moscou. Cette dynamique pourrait influencer la configuration des échanges régionaux d’énergie, notamment dans le bassin du Syr-Daria.

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