Le Kremlin alerte sur l’impact mondial d’un nouveau plafonnement du pétrole russe

Le Kremlin dénonce la proposition européenne d’abaisser le plafond sur le pétrole russe à 45 dollars par baril, affirmant que cette mesure pourrait perturber les marchés énergétiques mondiaux, tandis que le G7 prépare des discussions décisives à ce sujet.

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La Commission européenne a récemment proposé une nouvelle réduction significative du plafond sur le prix du pétrole russe, passant de 60 à 45 dollars par baril. En réponse à cette initiative, Dmitri Peskov, porte-parole du Kremlin, a immédiatement averti que cette mesure pourrait provoquer une instabilité majeure sur les marchés énergétiques internationaux. Selon lui, ce plafond abaissé n’est pas seulement une décision économique, mais également une mesure considérée comme illégale par Moscou, la Russie n’ayant jamais reconnu la légitimité des sanctions précédentes imposées sur ses exportations pétrolières. Peskov a aussi indiqué que la Russie avait déjà élaboré des mécanismes pour contourner ces restrictions, atténuant ainsi leur impact potentiel.

Contexte et enjeux économiques

Cette nouvelle initiative européenne s’inscrit dans un contexte économique et politique complexe, visant à accentuer la pression financière sur Moscou dans le cadre des sanctions liées au conflit ukrainien. La Commission européenne souhaite également étendre ces sanctions en ciblant d’autres secteurs stratégiques russes, notamment en gelant les transactions liées aux gazoducs Nord Stream et en sanctionnant plusieurs banques russes. Par ailleurs, les autorités européennes cherchent à entraver les activités de la flotte fantôme de pétroliers, accusée de transporter clandestinement des hydrocarbures russes. Cette proposition sera prochainement débattue au sommet du Groupe des sept (G7), prévu le 15 juin au Canada.

Impact actuel sur les exportations russes

Malgré les précédents plafonnements, le pétrole russe (Oural) se négocie déjà en réalité sous la barre des 60 dollars par baril depuis plusieurs semaines, ce qui a paradoxalement facilité le maintien de flux commerciaux réguliers vers des marchés majeurs tels que la Chine et l’Inde. Ces deux pays représentent respectivement 47 % et 38 % des importations globales de pétrole russe, loin devant l’Union européenne et la Turquie, qui ne représentent chacune que 6 %. Le Centre for Research on Energy and Clean Air (CREA) souligne cependant que les précédentes sanctions n’ont pas réussi à diminuer considérablement les recettes pétrolières russes en raison d’un manque d’application rigoureuse et de contrôles limités.

Réaction attendue des marchés internationaux

La prochaine décision du G7 sera cruciale pour déterminer l’efficacité réelle d’un abaissement supplémentaire du plafond. Alors que certains États européens, comme la Hongrie et la Slovaquie, manifestent régulièrement leur scepticisme vis-à-vis de ces mesures restrictives, une position unifiée du G7 pourrait renforcer considérablement leur portée. En revanche, toute divergence parmi les alliés occidentaux pourrait limiter l’impact global de cette initiative. Les investisseurs et professionnels du secteur énergétique observeront de près les évolutions des discussions afin d’évaluer les futures tendances sur le marché pétrolier.