La dynamique du marché des produits pétroliers en Asie place le kérosène au-dessus de ses co-distillats, notamment le diesel. Le « crack spread » du kérosène en Asie, qui mesure la différence entre le prix du kérosène raffiné et celui du pétrole brut, maintient son avance sur le gazole 10ppm de soufre pour la huitième session consécutive, selon les données de S&P Global Commodity Insights.
Platts a évalué le spread du kérosène FOB Singapour face aux swaps de Dubaï à 14,29 dollars par baril à la clôture asiatique du 23 octobre, contre 13,74 dollars pour le gazole 10ppm de soufre. La demande en provenance d’Asie du Nord, en prévision de la saison hivernale, contribue largement à cette vigueur des prix.
Impact de la demande régionale
Un négociant en carburéacteur en Asie du Nord a expliqué que le marché du kérosène reste serré dans cette région. Cela est corroboré par l’intérêt croissant pour les approvisionnements, avec des compagnies comme Wepec en Chine ayant vendu récemment 40 000 tonnes de kérosène de type Jet A-1 à un prix premium de 1,12 dollar par baril, en plus de l’évaluation moyenne de Platts à Dalian.
Risques de baisse malgré la hausse des prix
Malgré cette tendance haussière, des risques subsistent. Les raffineurs, bien que poussés à maximiser leur production de kérosène pour répondre à la demande hivernale, hésitent à réduire la production de gazole en raison de l’arrivée prochaine de cargaisons de l’Inde et du Moyen-Orient. Ces importations pourraient déséquilibrer le marché et peser sur les prix du kérosène.
Les estimations de S&P Global montrent que les cargaisons en provenance de ces régions sont de plus en plus dirigées vers Singapour, notamment en raison de la fermeture des routes vers l’Europe de l’Ouest, où l’arbitrage est peu rentable.
Répercussions sur les stocks en Europe
En parallèle, les stocks de kérosène dans le hub de raffinage d’Amsterdam-Rotterdam-Anvers (ARA) ont augmenté de 86 000 tonnes pour atteindre 1,109 million de tonnes la semaine se terminant le 17 octobre, un bond de près de 40 % par rapport à l’année précédente. Cela démontre que la situation en Europe pourrait également influencer les décisions des raffineurs asiatiques à court terme.