Les autorités kazakhes évaluent actuellement les options disponibles concernant la participation de Lukoil dans plusieurs projets énergétiques majeurs du pays. Cette initiative fait suite à la décision du groupe pétrolier russe de vendre ses actifs internationaux après les sanctions imposées récemment par les États-Unis.
L’information a été confirmée par le président du fonds souverain kazakh Samruk Kazyna, Aidar Ryskulov, qui a déclaré que les conséquences des sanctions étaient toujours en cours d’analyse. Il a indiqué qu’une décision pourrait être prise avant la fin de la semaine. Le groupe russe est directement impliqué dans plusieurs projets d’envergure, notamment les champs pétroliers de Tengiz et de Karachaganak, ainsi que dans le Consortium du pipeline de la mer Caspienne (Caspian Pipeline Consortium), infrastructure stratégique pour l’exportation du brut kazakh via le port russe de Novorossiisk.
Des projets énergétiques au cœur de la relation russo-kazakhe
La participation de Lukoil dans les infrastructures pétrolières du Kazakhstan s’est construite au fil de partenariats stratégiques établis depuis la fin des années 1990. Ces investissements permettent au pays d’exporter une part significative de sa production via les réseaux russes. Le champ de Tengiz, l’un des plus vastes gisements de pétrole au monde, est considéré comme un pilier de la production kazakhe, tout comme Karachaganak, qui combine extraction de gaz et de condensat.
Le retrait éventuel de Lukoil pourrait modifier les équilibres de gouvernance au sein de ces projets. Si aucune option n’a été confirmée publiquement, les autorités kazakhes devront prendre en compte la continuité opérationnelle des sites ainsi que les exigences techniques et contractuelles des coactionnaires.
Les sanctions occidentales réorientent la stratégie de Lukoil
Lukoil a annoncé sa volonté de céder ses actifs internationaux à la suite de la nouvelle vague de sanctions économiques américaines liées au conflit russo-ukrainien. Il s’agit de l’un des premiers mouvements concrets d’un acteur énergétique russe depuis le début du conflit en février 2022. La vente envisagée pourrait inclure une reconfiguration de sa participation dans plusieurs pays, le Kazakhstan figurant parmi les principaux concernés.
Les répercussions sur les flux d’exportation et les contrats logistiques seront surveillées de près par les acteurs régionaux. Le Kazakhstan, fortement intégré aux réseaux de transport russes pour l’exportation de son pétrole, pourrait chercher à limiter l’impact de ce retrait sur ses recettes énergétiques et ses obligations contractuelles vis-à-vis de ses partenaires étrangers.