Le Kazakhstan a indiqué envisager la nationalisation des entreprises énergétiques en difficulté, après une énième panne d’électricité laissant des milliers d’habitants sans chauffage malgré un froid polaire dans une ville du plus grand pays d’Asie centrale.
“Le président Kassym-Jomart Tokaïev a chargé le Premier-ministre Alikhan Smaïlov d’étudier la question de la nationalisation des actifs énergétiques problématiques”, a écrit le porte-parole du président sur son compte Facebook.
“Leur mauvaise gestion cause des accidents et des pannes dans la fourniture d’électricité”, a poursuivi le porte-parole.
Depuis l’indépendance de l’Union soviétique en 1991, les systèmes énergétiques des pays centrasiatiques restent interconnectés mais sont parfois vétustes, malgré des investissements.
Le gouvernement kazakh a indiqué en octobre que le taux d’usure des réseaux électriques régionaux atteignait environ 65%.
Des accidents dans des centrales sont régulièrement enregistrés, la déperdition lors du transport d’électricité reste énorme et les travaux de mise à niveau sont souvent retardés.
Depuis dimanche, plusieurs milliers d’habitants sont sans chauffage par moins trente degrés à Ekibastouz (nord) après un accident dimanche à la centrale approvisionnant la ville.
Le porte-parole du président Tokaïev, réélu le 20 novembre avec 81,31% des voix, a ajouté que les responsables de l’accident à Ekibastouz devraient être “traduits en justice”.
Le Kazakhstan, riche en hydrocarbures, tire quasi exclusivement toute son électricité du charbon, du gaz et de l’hydraulique dans une moindre mesure mais doit importer de l’électricité, notamment pour alimenter le sud et l’ouest du pays.
Sous l’autoritaire Noursoultan Nazarbaïev, au pouvoir durant trois décennies, le secteur énergétique a été libéralisé, passant aux mains d’oligarques.
En janvier, une gigantesque panne d’électricité avait frappé le Kazakhstan et deux pays voisins, le Kirghizstan et l’Ouzbékistan.