Le gouvernement japonais compte donner un sérieux coup d’accélérateur à la relance du nucléaire, un secteur fragilisé et controversé dans le pays depuis la catastrophe de Fukushima en 2011 mais qui revient en grâce face aux fortes tensions énergétiques mondiales.
Le Premier ministre Fumio Kishida a annoncé mercredi qu’une réflexion allait être lancée sur la construction éventuelle de “réacteurs nucléaires de nouvelle génération”, ce qui serait un tournant majeur pour le Japon.
“L’invasion russe de l’Ukraine a largement transformé le paysage énergétique mondial”, a justifié M. Kishida devant la presse, et par conséquent “le Japon doit tenir compte de potentiels scénarios de crise dans le futur”.
Il a aussi appelé à “maximiser” l’utilisation des réacteurs nucléaires existants ayant obtenu des autorisations réglementaires pour redémarrer depuis la catastrophe de Fukushima.
“En plus de sécuriser les opérations des dix réacteurs déjà remis en service, le gouvernement va s’efforcer de faire tout ce qui est nécessaire” pour faire redémarrer dès que possible d’autres réacteurs anciens ayant obtenu des feux verts réglementaires, a déclaré le Premier ministre.
Comme de nombreux autres pays, le Japon souffre d’approvisionnements énergétiques considérablement plus chers et plus difficiles depuis le début de la guerre en Ukraine il y a six mois.
Visant par ailleurs la neutralité carbone à horizon 2050, le Japon a aussi été menacé de pénuries d’électricité cet été à cause de températures caniculaires faisant tourner la climatisation à plein régime.
Tout le parc nucléaire nippon avait été arrêté après la catastrophe à la centrale de Fukushima, consécutive à un puissant séisme et à un gigantesque tsunami dans le nord-est. Sur 33 réacteurs théoriquement opérables, seuls 10 ont redémarré depuis après s’être mis en conformité avec des normes de sécurité considérablement relevées.
Mais ces 10 réacteurs ne fonctionnent pas en permanence et plusieurs d’entre eux sont actuellement en maintenance. En 2020, moins de 5% de l’électricité générée au Japon provenait du nucléaire, contre 30% avant la catastrophe de Fukushima.
L’archipel est très dépendant de ses importations d’énergies fossiles et cherche en parallèle à doper ses énergies renouvelables.