La centrale nucléaire de Kashiwazaki-Kariwa, considérée comme la plus grande au monde par sa capacité installée, se rapproche d’un redémarrage après le feu vert accordé par l’assemblée départementale de Niigata. Ce soutien institutionnel intervient près de quinze ans après l’arrêt généralisé des réacteurs nucléaires au Japon, conséquence directe de la catastrophe de Fukushima en 2011.
Le gouverneur de Niigata, Hideyo Hanazumi, avait annoncé son approbation du projet en novembre, une position désormais appuyée par le vote budgétaire local incluant une résolution de soutien. Cette centrale, exploitée par la société Tokyo Electric Power Company Holdings Inc. (Tepco), pourrait ainsi être la première du groupe à reprendre ses opérations nucléaires depuis l’accident de Fukushima Daiichi.
Vers une relance progressive de l’activité nucléaire
Le Japon, cinquième émetteur mondial de dioxyde de carbone, a redémarré 14 réacteurs sur son territoire après avoir renforcé les exigences de sécurité nucléaire. La remise en route de Kashiwazaki-Kariwa répond à une double contrainte : sécuriser l’approvisionnement énergétique du pays et réduire sa dépendance aux combustibles fossiles, alors que l’intensification des usages numériques accroît la demande électrique.
Tepco prévoit de remettre en service un des sept réacteurs du site dès le 20 janvier, selon des sources relayées par des médias nationaux. L’opérateur attend désormais l’examen de l’Autorité de régulation nucléaire du Japon, dernière étape avant la relance opérationnelle. Le site de 400 hectares, situé sur la côte de la mer du Japon, a déjà obtenu la certification de conformité aux normes nationales de sûreté.
Soutien politique et stratégie énergétique nationale
La Première ministre Sanae Takaichi a réaffirmé le rôle stratégique de l’énergie nucléaire pour atteindre les objectifs climatiques du pays. Le Japon ambitionne de réduire la part de l’électricité produite par les centrales thermiques, qui couvraient encore 70% des besoins en 2023, à 30 à 40% d’ici 2040. Le mix énergétique devra ainsi évoluer vers un usage plus équilibré entre les différentes sources.
Avant le séisme de 2011, environ un tiers de l’électricité japonaise provenait du nucléaire. Cette part s’est fortement réduite après l’arrêt de l’ensemble des réacteurs, déclenchant un recours accru aux importations de charbon, de pétrole et de gaz naturel liquéfié. Le redémarrage de Kashiwazaki-Kariwa, combiné à la réactivation progressive d’autres sites, s’inscrit dans une logique de réduction de cette dépendance énergétique structurelle.
Le ministre de l’Industrie, Ryosei Akazawa, devrait rencontrer le gouverneur Hanazumi dès mardi pour recevoir officiellement le soutien local au projet.