Le gouvernement japonais, par l’intermédiaire du ministère de l’Économie, du Commerce et de l’Industrie (Meti), dévoile son engagement renouvelé dans l’aéronautique avec l’annonce d’un avion de ligne bas carbone. Ce dernier userait de technologies telles que la propulsion hybride-électrique et l’hydrogène. Le gouvernement vise à commercialiser l’avion « après 2035 ».
Investissements massifs pour l’innovation
Un responsable du Meti a révélé que pour matérialiser cette vision et revitaliser le secteur aéronautique japonais, des investissements publics et privés s’élevant à 5.000 milliards de yens (plus de 30 milliards d’euros) seront nécessaires sur la prochaine décennie. Cette initiative vise à propulser le Japon au-delà de son rôle actuel de fournisseur de pièces dans l’industrie aéronautique mondiale, tout en rapprochant le pays de l’atteinte de ses objectifs climatiques.
Leçons du SpaceJet et perspectives
La nouvelle stratégie aéronautique s’inscrit dans le sillage du SpaceJet de Mitsubishi Heavy Industries (MHI), un programme ambitieux mais finalement abandonné en raison de défis techniques et financiers exacerbés par la pandémie de Covid-19. Avec ce projet précédent ayant consommé plus de huit milliards d’euros sans aboutir, le Japon cherche à tirer les enseignements de cet échec pour mieux avancer.
Concurrence internationale et contexte favorable
Ce renouveau intervient dans un contexte où la compétition internationale s’intensifie, notamment avec l’entrée de la Chine sur le marché avec son C919 et les défis continus auxquels Boeing fait face. Cette situation pourrait offrir au Japon une opportunité de se distinguer et de contribuer de manière significative au marché aéronautique global.
Bien que Mitsubishi Heavy Industries soit pressenti pour jouer un rôle clé dans ce nouveau projet, la réaction initiale du marché a été mitigée, soulignant les préoccupations des investisseurs quant à la viabilité financière et technique du projet, surtout en ce qui concerne son potentiel volet hydrogène. La réussite de ce projet ambitieux dépendra de la capacité du Japon à mobiliser son expertise en hydrogène tout en gérant efficacement les coûts et les complexités de coordination entre les différents acteurs impliqués.