articles populaires

Le Japon redémarre un réacteur nucléaire près de Fukushima, malgré les enjeux de sécurité

Près de treize ans après la catastrophe de Fukushima, le Japon relance un réacteur nucléaire dans le nord-est de l’archipel, renforcé pour résister aux tsunamis, alors que le pays accélère sa transition énergétique.

Partagez:

Après le désastre nucléaire de Fukushima en 2011, qui avait entraîné l’arrêt de l’ensemble des 54 réacteurs nucléaires du Japon, le pays amorce un nouveau tournant énergétique avec la relance du réacteur numéro deux de la centrale d’Onagawa, située dans le département de Miyagi, voisin de Fukushima. Cette reprise, supervisée par l’opérateur Tokyo Electric Power Company (Tepco), marque la première réactivation dans cette région depuis la catastrophe, renforçant l’importance de l’énergie nucléaire dans le mix énergétique nippon.

L’urgence de la transition énergétique au Japon

Depuis 2011, pour combler la chute de production d’énergie nucléaire, le Japon a massivement augmenté ses importations de combustibles fossiles, notamment le charbon, le gaz et le pétrole. Cependant, avec la volonté de réduire ses émissions de gaz à effet de serre, Tokyo se tourne à nouveau vers le nucléaire et les énergies renouvelables, afin de limiter sa dépendance aux énergies polluantes. Actuellement, avec l’un des mix énergétiques les plus polluants parmi les pays du G7, le Japon souhaite que 20 à 22 % de son électricité provienne du nucléaire d’ici à 2030, contre moins de 10 % aujourd’hui.

Une sécurité renforcée face aux catastrophes naturelles

Le réacteur d’Onagawa, autorisé à redémarrer dès 2020, est doté de nouvelles mesures de protection, dont un mur anti-tsunami érigé à 29 mètres au-dessus du niveau de la mer, l’un des plus élevés au Japon. Ce dispositif vise à prévenir les risques de défaillance électrique et d’inondation, qui avaient gravement endommagé la centrale de Fukushima Daiichi en 2011. Ce séisme et le tsunami qui avaient suivi avaient fait plus de 18 000 morts et disparus, paralysant les pompes de refroidissement de Fukushima et entraînant la fusion de plusieurs réacteurs.

Un modèle de réacteur identique à celui de Fukushima

Le réacteur d’Onagawa utilise un modèle de réacteur à eau bouillante (REB), le même type que celui en activité à Fukushima au moment de l’accident. C’est la première fois qu’un tel réacteur est relancé depuis 2011, reflétant l’évolution des normes de sécurité nucléaire japonaises. Ces nouvelles normes ont été imposées pour chaque réacteur relancé depuis, afin de prévenir tout risque similaire à celui de Fukushima, et font l’objet de surveillances continues par les autorités de régulation japonaise.

Perspectives énergétiques et économiques

Pour Yoshimasa Hayashi, porte-parole du gouvernement, ce redémarrage est essentiel dans le cadre des objectifs climatiques du Japon, mais également pour soutenir la croissance économique en garantissant une production électrique stable et décarbonée. Actuellement, la part des énergies renouvelables dans le mix japonais est prévue pour passer de 20 % à 36-38 %, tandis que celle des combustibles fossiles devrait diminuer de deux tiers à environ 41 %. Cependant, un rapport du groupe de réflexion E3G place le Japon en dernière position parmi les pays du G7 en matière de décarbonisation de son système électrique, révélant les nombreux défis que le pays doit encore surmonter pour atteindre ses objectifs de transition énergétique.

Inscrivez-vous gratuitement pour un accès sans interruption.

Publicite

Récemment publiés dans

Face à la perte de contrôle de sa filiale Somaïr et des tensions croissantes avec le Niger, Orano initie une seconde procédure d’arbitrage pour défendre ses intérêts dans un marché stratégique.
American Electric Power poursuit l’obtention de financements pour explorer l’installation de petits réacteurs modulaires dans l’Indiana et en Virginie. Une initiative aux enjeux économiques et politiques majeurs.
American Electric Power poursuit l’obtention de financements pour explorer l’installation de petits réacteurs modulaires dans l’Indiana et en Virginie. Une initiative aux enjeux économiques et politiques majeurs.
Le groupe français Orano (ex-Areva) a signé un accord crucial en Mongolie pour l’exploitation d’un vaste gisement d’uranium. Cette initiative implique un investissement majeur et suscite l’intérêt des observateurs, tant pour la sécurité d’approvisionnement que pour les implications industrielles.
Le groupe français Orano (ex-Areva) a signé un accord crucial en Mongolie pour l’exploitation d’un vaste gisement d’uranium. Cette initiative implique un investissement majeur et suscite l’intérêt des observateurs, tant pour la sécurité d’approvisionnement que pour les implications industrielles.
Le groupe Vinci propose d’impliquer le secteur privé dans la construction des réacteurs EPR et la modernisation des réseaux. Cette initiative reposerait sur un financement mixte, jugé indispensable face à l’ampleur des besoins énergétiques.
Le groupe Vinci propose d’impliquer le secteur privé dans la construction des réacteurs EPR et la modernisation des réseaux. Cette initiative reposerait sur un financement mixte, jugé indispensable face à l’ampleur des besoins énergétiques.
L’Autorité de sûreté nucléaire et de radioprotection, récemment créée, assure ne pas vouloir restreindre l’accès aux informations relatives à la sécurité atomique. Son président, Pierre-Marie Abadie, a présenté les mesures prévues pour maintenir la publication des expertises et protéger l’indépendance.
En 2025, l'énergie nucléaire atteindra un niveau de production inédit, poussée par la Chine et les besoins croissants en électricité mondiale. Les anciens leaders, comme les États-Unis et l'Europe, voient leur influence diminuer face à ces mutations.
En 2025, l'énergie nucléaire atteindra un niveau de production inédit, poussée par la Chine et les besoins croissants en électricité mondiale. Les anciens leaders, comme les États-Unis et l'Europe, voient leur influence diminuer face à ces mutations.
Fermi Energia a soumis une demande au ministère des Affaires économiques d'Estonie pour débuter le processus de planification spatiale d'une centrale nucléaire de 600 MW, marquant une étape clé dans la transition énergétique du pays.
Fermi Energia a soumis une demande au ministère des Affaires économiques d'Estonie pour débuter le processus de planification spatiale d'une centrale nucléaire de 600 MW, marquant une étape clé dans la transition énergétique du pays.
Le Vietnam relance son projet de centrales nucléaires avec l'appui de la Russie, consolidant une alliance stratégique pour répondre à la forte demande énergétique.
Le Vietnam relance son projet de centrales nucléaires avec l'appui de la Russie, consolidant une alliance stratégique pour répondre à la forte demande énergétique.
Le réacteur nucléaire modulaire KRONOS MMR™, développé par NANO Nuclear, obtient des avancées réglementaires et vise des applications industrielles clés, incluant l'hydrogène et l'intelligence artificielle.
Le gouvernement britannique réfute les affirmations du Financial Times sur un doublement des coûts de la centrale nucléaire Sizewell C, un projet mené par EDF dans l’est du pays.
Le gouvernement britannique réfute les affirmations du Financial Times sur un doublement des coûts de la centrale nucléaire Sizewell C, un projet mené par EDF dans l’est du pays.
Suite à la résiliation de son accord avec Anfield Energy, IsoEnergy réoriente ses efforts vers l’optimisation de ses actifs dans le secteur de l’uranium, notamment en Amérique du Nord et en Australie, dans un contexte de marché en mutation.
Suite à la résiliation de son accord avec Anfield Energy, IsoEnergy réoriente ses efforts vers l’optimisation de ses actifs dans le secteur de l’uranium, notamment en Amérique du Nord et en Australie, dans un contexte de marché en mutation.
La Cour des comptes souligne de graves incertitudes autour du programme EPR2, mettant en lumière des risques financiers et techniques persistants. Un rapport critique appelle à lever ces obstacles avant d'engager de nouveaux investissements.
La Cour des comptes souligne de graves incertitudes autour du programme EPR2, mettant en lumière des risques financiers et techniques persistants. Un rapport critique appelle à lever ces obstacles avant d'engager de nouveaux investissements.
Doosan Enerbility et le Centre international pour la non-prolifération nucléaire s'unissent pour stimuler les exportations et développer les réacteurs modulaires, répondant ainsi à la demande énergétique croissante.
Le nouveau plan énergétique tchèque projette une hausse à 68 % de l’électricité d’origine nucléaire d’ici 2040, avec une montée en puissance des renouvelables pour répondre aux objectifs climatiques de l’Union européenne.
Le nouveau plan énergétique tchèque projette une hausse à 68 % de l’électricité d’origine nucléaire d’ici 2040, avec une montée en puissance des renouvelables pour répondre aux objectifs climatiques de l’Union européenne.
Les États-Unis annoncent la levée de 200 restrictions sur les entités nucléaires indiennes, marquant une étape clé dans leur coopération stratégique et ouvrant des opportunités pour le secteur énergétique civil.
Les États-Unis annoncent la levée de 200 restrictions sur les entités nucléaires indiennes, marquant une étape clé dans leur coopération stratégique et ouvrant des opportunités pour le secteur énergétique civil.
EDF intensifie ses efforts avec le SMR Nuward, un réacteur de 400 MW conçu pour répondre aux besoins énergétiques stratégiques des industries et services publics en Europe.
EDF intensifie ses efforts avec le SMR Nuward, un réacteur de 400 MW conçu pour répondre aux besoins énergétiques stratégiques des industries et services publics en Europe.
Novatron Fusion Group et Oxford Sigma s'associent pour accélérer le développement de centrales à fusion en Suède, combinant technologies innovantes et matériaux avancés pour des solutions industrielles fiables.
Halden Kjernekraft étudie la construction d’une centrale nucléaire de 1200 MWe basée sur des réacteurs modulaires de petite taille (SMR). Ce projet pourrait transformer le paysage énergétique norvégien.
Halden Kjernekraft étudie la construction d’une centrale nucléaire de 1200 MWe basée sur des réacteurs modulaires de petite taille (SMR). Ce projet pourrait transformer le paysage énergétique norvégien.
Les nouvelles règles fiscales américaines permettent à certaines centrales nucléaires de bénéficier de crédits d’impôt pour la production d’hydrogène, ciblant 200 MW par réacteur en risque de fermeture et dynamisant les projets régionaux.
Les nouvelles règles fiscales américaines permettent à certaines centrales nucléaires de bénéficier de crédits d’impôt pour la production d’hydrogène, ciblant 200 MW par réacteur en risque de fermeture et dynamisant les projets régionaux.
La NRC prolonge la licence de la centrale nucléaire de Monticello jusqu’en 2050, confirmant sa capacité stratégique de 671 MWe. Cette décision s’inscrit dans la politique énergétique stricte et durable des États-Unis.
La NRC prolonge la licence de la centrale nucléaire de Monticello jusqu’en 2050, confirmant sa capacité stratégique de 671 MWe. Cette décision s’inscrit dans la politique énergétique stricte et durable des États-Unis.
L’Autorité de sûreté nucléaire et de radioprotection (ASNR) restructure le secteur nucléaire français en intégrant 2 000 collaborateurs. Cette réforme, au cœur des enjeux politiques et économiques, soulève des interrogations sur la gouvernance et la transparence.
Les exportations d’électricité de la France ont atteint un niveau inédit en 2024, soutenues par une production nucléaire restaurée et des performances renforcées des énergies renouvelables.
Les exportations d’électricité de la France ont atteint un niveau inédit en 2024, soutenues par une production nucléaire restaurée et des performances renforcées des énergies renouvelables.
Le regroupement de l’IRSN et de l’ASN dans la nouvelle ASNR soulève des préoccupations sur l’indépendance de l’expertise et une impasse budgétaire dès février 2025, selon les syndicats.
Le regroupement de l’IRSN et de l’ASN dans la nouvelle ASNR soulève des préoccupations sur l’indépendance de l’expertise et une impasse budgétaire dès février 2025, selon les syndicats.
Après des années de focus sur les énergies renouvelables, l'Union européenne engage des ressources pour développer les réacteurs modulaires (SMR) et renforcer son infrastructure nucléaire.
Après des années de focus sur les énergies renouvelables, l'Union européenne engage des ressources pour développer les réacteurs modulaires (SMR) et renforcer son infrastructure nucléaire.

Publicite