Une source du gouvernement japonais a déclaré :
« Nous examinions l’impact sur la sécurité énergétique, et s’il y a un impact, nous envisagerons des mesures ».
Pour le Japon, la sécurité énergétique comme priorité
Elle a par la suite ajouté que l’élimination des importations de pétrole russe promise par le pays sera progressive. Le gouvernement souhaite avant tout assurer la sécurité énergétique de son pays.
La décision de Tokyo intervient dans le cadre des sixième sanction de Bruxelles contre la Russie, publiée le 3 juin. Celles-ci prévoient l’interdiction pour les opérateurs de l’UE d’assurer et de financer le transport maritime de pétrole russe vers des pays tiers, après une période de retrait de six mois.
La Russie a fourni 4% des importations totales du brut du Japon en 2021, soit 2,48 b/j en 2021. Le Moyen-orient, quant à lui, a contribué à 92% des entrées.
Le Japon fourni traditionnellement des garanties de souveraineté pour le transport maritime du pétrole brut iranien face aux sanctions de l’UE contre l’Iran. Le pays a introduit une loi en 2012 pour compenser la protection et la couverture d’indemnisation du brut iranien. Le système reste opérationnel à ce jour.
Le Japon a cependant suspendu ses importations de pétrole iranien en mai 2019, après que les USA aient refusé de prolonger leur dérogation aux sanctions sur les importations.
Une suppression progressive
Le sixième train de sanctions de l’UE prévoit la suppression progressive des importations de pétrole brut russe en six mois. D’autres produits raffinés seront supprimés en huit mois.
Les sanctions ont pris effet immédiatement, mais comprennent des périodes de transition et certaines exemptions temporaires.
Les raffineurs japonais réduisent déjà progressivement leurs importations de pétrole brut russe. Les deux raffineurs principaux du pays ont déjà suspendu les nouveaux contrats d’importation de pétrole brut russe.
Taiyo Oil, qui dépend de la Russie pour 20 à 30% de ses approvisionnements en brut, a suspendu la signature de nouveaux contrats. La société s’efforce de réduire ses volumes de levage à terme pour janvier-décembre 2022, provenant de contrats signés par la Russie.
Le Japon & Projet Sakhalin : un engagement fort
Les parties prenantes japonaises reçoivent également du pétrole brut Sokol du projet Sakhalin 1, correspondant à leurs participations.
Le Japon a déclaré qu’il resterait déterminé à conserver les intérêts du pays dans les projets Sakhalin 1 et 3 en Russie. Ceux-ci contribuent à un approvisionnement énergétique stable et abordable à long terme.
De fait, plus de la moitié de la capacité de production de GNL de 9,6 millions de mt/an du projet Sakhalin 2 est engagée auprès d’acheteurs japonais. Le GNL de Sakhalin 2 représente la quasi-totalité des importations japonaises de GNL en provenance de Russie.
Une décision du G7
Le Premier ministre japonais a déclaré que le Japon interdira « en principe » les importations de pétrole russe à la suite du dernier engament pris par les dirigeants du G7.
Les dirigeants du G7 ont convenu le 8 mai d’éliminer progressivement l’énergie russe, y compris le pétrole. Il s’agira également d’assurer un approvisionnement énergétique mondial, stable, durable ainsi que des prix abordables pour les consommateurs.
La décision de Tokyo intervient un mois après la décision du gouvernement d’interdire progressivement les importations de charbon russe. Ceci dans le cadre d’un engagement antérieur des pays du G7.