Le Japon a décidé, le 10 mars, de libérer un total de 7,5 millions de barils de pétrole. Ces barils proviennent de réserves de pétrole privées. Cette décision fait partie de la contribution du pays à l’action de l’Agence internationale de l’énergie (AIE).
Le Japon joint ses efforts à ceux de l’AIE pour lutter contre l’augmentation du pétrole.
L’AIE appelle à un effort international coordonné pour la libération d’un total de 60 millions de barils de pétrole. L’objectif principal de cette coopération consiste à soulager l’augmentation mondiale des prix du pétrole. La guerre en Ukraine et les sanctions prises contre la Russie ébranlent ceux-ci.
Fin 2021, le Japon détenait environ 484 millions de barils de réserves de pétrole. Ce total vaut pour 241 jours de consommation intérieure. Le chiffre comprend les réserves nationales et les réserves de pétrole du secteur privé. Aussi, s’y joint un programme conjoint de stockage de pétrole brut avec l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis.
Le 10 mars, le Japon libère 7,5 millions de barils de brut et de produits pétroliers. Ce chiffre équivaut à quatre jours de stock. Le pays autorise également les raffineurs locaux et les importateurs de produits pétroliers à réduire leurs volumes de stocks obligatoires. Koichi Hagiuda, ministre de l’Économie, du Commerce et de l’Industrie, fixe cette réduction temporaire du 10 mars au 8 avril.
Ainsi, l’archipel agit de façon coordonnée avec l’AIE. Au cours du mois dernier, les volumes de réserve obligatoire de pétrole privé passent de 70 à 66 jours. Le président de l’Association pétrolière du Japon, Tsutomu Sugimori, explique cette politique. Selon lui, il s’agit d’un effort national visant à contribuer à la stabilisation de l’approvisionnement mondial de pétrole.
En ce sens, la libération de pétrole prévue par le Japon équivaut à 12,5 % du total mondial. En outre, elle représente la deuxième plus importante contribution après celle des États-Unis. Ces derniers sortent en effet 30 millions de barils de leur réserve stratégique de pétrole.
Tokyo accélère la vente de ses réserves nationales de pétrole en marge de la crise ukrainienne.
Le 9 mars, le Japon a vendu 1,64 million de barils de bruts Khafji et Hout de ses réserves nationales de pétrole. Il effectue cette vente auprès d’acheteurs publics. En outre, les barils en question sont produits dans l’ancienne zone neutre entre l’Arabie saoudite et le Koweït. Le jour même, Tokyo a aussi vendu du brut provenant de ses réserves nationales. On estime le total de cette vente à environ 360 000 kilolitres, soit 2,26 millions de barils.
Les dernières ventes de brut que le Japon prévoit à partir de ses réserves nationales interviennent à la suite d’un appel d’offres lancé le 9 février dernier. À cette date, l’archipel a vendu pour environ 100 000 kilolitres de brut, soit 629 000 barils.
Originellement, la loi sur le stockage du pétrole empêche le Japon d’autant diminuer ses propres réserves nationales. Toutefois, Tokyo réalise celles-ci en avançant les ventes de brut déjà destinées au remplacement.
Ces dernières années, le Japon remplace les stocks de brut moyen et lourd de ses réserves nationales de pétrole par des grades plus légers. Sa demande intérieure, en effet, croît en faveur de produits pétroliers plus légers.
Il est à noter, enfin, que Tokyo renforce la coopération avec ses partenaires occidentaux dans le cadre de la guerre en Ukraine. En ce sens, l’agence de presse Kyodo avance que le pays peut potentiellement s’aligner sur les États-Unis en matière de sanctions énergétiques contre la Russie.
À ce jour, le Japon importe 4 % de son pétrole et 10 % de son gaz du voisin russe. Il partage enfin avec Moscou un contentieux historique sur la souveraineté des îles Kouriles. La guerre en Ukraine ravive les tensions à ce sujet.