Le Japon et l’UE ont convenu le 12 mai de coopérer. Ils vont s’aider mutuellement à assurer la sécurité de l’approvisionnement en GNL. Pour ce faire, ils comptent travailler ensemble pour réduire la dépendance européenne vis-à-vis de la Russie.
Une coopération lourde de sens entre le Japon et l’UE
Le Japon et l’UE vont donc travailler main dans la main pour assurer la sécurité énergétique de l’Europe. Cette dernière est aujourd’hui encore très dépendante du gaz russe. Ces deux puissances se sont exprimées dans une déclaration commune hier :
« À la lumière des sanctions prises à l’encontre de la Russie, nous coopérerons pour maintenir la stabilité des marchés mondiaux de l’énergie et contribuerons à assurer la sécurité de l’approvisionnement de chacun, en particulier pour l’approvisionnement en GNL. Nous coopérerons pour réduire la dépendance de l’Europe à l’égard des approvisionnements énergétiques en provenance de la Russie et pour assurer la diversification des sources d’approvisionnement énergétique, et nous reconnaissons la nécessité d’investissements pour y parvenir. »
Cette dernière décision intervient après que le Japon a déclaré le 9 février qu’il détournerait certaines cargaisons excédentaires vers l’Europe. C’est Koichi Hagiuda, ministre japonais de l’économie, du commerce et de l’industrie, qui l’avait affirmé.
Une élimination progressive
L’UE s’est engagée à éliminer progressivement toutes les importations de combustibles fossiles russes d’ici à 2027. L’interdiction totale des importations de charbon russe devrait ainsi prendre effet en août. L’UE a également proposé d’éliminer progressivement les importations de pétrole et de produits pétroliers d’ici à la fin de 2022. Certains Etats membres restent toutefois opposés à l’Embargo, à l’image de la Hongrie.
Le président du Conseil de l’UE, Charles Michel, a également déclaré que des mesures sur les importations de gaz russe devraient être prises « tôt ou tard ». Cependant, étant donné la dépendance de l’UE vis-à-vis du gaz russe, aucune sanction n’a encore été proposée. En mars, la Commission européenne a déclaré qu’elle s’efforcerait de réduire de deux tiers la demande d’importations de gaz russe d’ici à la fin de 2022. Elle vise pour ce faire à augmenter les approvisionnements en GNL et à accroître la production de biométhane. La Russie a fourni 155 milliards de mètres cubes de gaz et de GNL à l’UE en 2021. Cela représente 40% de sa demande.
Quelles mesures concrètes ?
Le Premier ministre japonais Fumio Kishida a déclaré le 9 mai que le Japon interdira « en principe » les importations de pétrole russe à la suite du dernier engagement pris par les dirigeants du G7. Ces derniers ont convenu le 8 mai d’éliminer progressivement l’énergie russe. Toutefois, ils souhaitent le faire en temps voulu et de manière ordonnée. Ils espèrent ainsi garantir un approvisionnement énergétique stable et durable et des prix abordables pour les consommateurs.
La dernière décision de Tokyo intervient un mois après la décision du gouvernement, le 8 avril, d’interdire progressivement les importations de charbon russe dans le cadre d’un engagement antérieur des pays du G7.