En pleine crise énergétique, alors que le pays connaît des températures records, le Ministre de l’Économie appelle les citoyens à réduire leur consommation d’énergie. Le pays craint une pénurie énergétique et le système électrique du pays connaît de fortes instabilités.
Des températures records
De nombreux pays ont déjà été touchés par des températures extrêmes sur de longues périodes. Le Japon n’est pas une exception. Plusieurs villes à l’Est de l’île connaissent des températures records, elles dépassent les 40°C. D’après la Japan Meteorological Agency (JMA), cette vague de chaleur devrait persister tout au long de l’été.
Ces températures sont dangereusement hautes. Près d’une cinquantaine de personnes ont dû être hospitalisés à cause de la chaleur. Tragiquement, un homme de 94 ans en est décédé dans la ville de Kawagoe, 20 km au nord-ouest de Tokyo.
Cette dangereuse vague de chaleur qui s’étend sur le Japon est vue comme un effet du dérèglement climatique. Les météorologues japonais craignent que ces canicules soient de plus en plus fréquentes. En 2018, le Japon avait déjà connu une importante canicule causant l’hospitalisation de 30.000 Japonais et la mort de 80 personnes.
Au Japon, un mix énergétique trop dépendant des hydrocarbures
Le mix énergétique japonais manque sévèrement de diversification. Plus de 87% de l’énergie du Japon provient des énergies fossiles (pétrole, gaz et charbon). Les énergies renouvelables, elles, constituent seulement 10% du mix énergétique avec enfin le nucléaire à environ 3%.
Comme le pays dépend presque entièrement des énergies fossiles, la hausse des prix de celles-ci depuis plusieurs mois a causé un manque énergétique. La faible diversification du mix énergétique japonais ne permet pas non plus au pays de se replier sur ses propres énergies locales comme les renouvelables ou le nucléaire.
De plus, avec ses ambitions climatiques grandissantes, le Japon cherche à réduire l’utilisation du charbon, la source d’énergie la plus polluante. Le charbon représente environ 30% du mix énergétique du pays. Dans ce contexte, le Japon a d’ores et déjà fermé plusieurs usines à charbon. Ce qui contribue également à la pénurie.
Le GNL est la plus grande source énergétique du pays, une partie considérable de cette énergie provient de la Russie. Or, avec l’invasion russe en Ukraine, de multiples fournisseurs énergétiques japonais commencent à cesser l’importation de GNL russe depuis plusieurs mois.
Le Japon se trouve donc dans une situation particulièrement contraignante. D’un côté, il nécessite un apport énergétique supérieur aux niveaux actuels pour atténuer les effets de la canicule. De l’autre, il doit impérativement décarboner son mix énergétique afin d’éviter une amplification du problème et assurer sa souveraineté énergétique.
Le pays semble tout de même vouloir accroître l’utilisation des énergies bas carbone. Malgré le désastre de Fukushima en 2011, le Japon a relancé son industrie nucléaire. De plus, d’après leurs objectifs, les énergies renouvelables devraient représenter au moins 38% du mix d’ici 2030.
Le pays avance sur de nombreux projets dans ce secteur. Il est même un acteur principal du projet d’énergie solaire le plus ambitieux de l’histoire, le projet Gobi. Ce dernier serait un réseau électrique entre la Mongolie, d’où viendrait l’énergie solaire, la Chine, les Corées et le Japon.