Le président du Guyana, Irfaan Ali, a annoncé la mise en œuvre prochaine de nouveaux contrats de partage de production, jugés plus avantageux pour les finances publiques. Cette décision intervient au lendemain de sa réélection pour un second mandat de cinq ans, à l’issue duquel son parti, le Parti progressiste populaire/Civique (PPP/C), conserve la majorité parlementaire avec 36 sièges.
Le chef de l’État a affirmé que le pays poursuivra l’exploration pétrolière sous un cadre contractuel renforcé. L’objectif est d’accroître les bénéfices publics issus de l’exploitation des ressources en hydrocarbures. « Nous allons poursuivre les explorations dans le cadre d’un accord de partage de production plus solide, afin de garantir des gains plus larges et une richesse qui profite véritablement à la population », a déclaré Irfaan Ali lors de son discours d’investiture.
Révision du modèle économique pétrolier
Depuis le début de la production en 2019, le Guyana est devenu l’un des producteurs de pétrole à la croissance la plus rapide, avec une extraction actuelle de 650 000 barils par jour. Le gouvernement vise une production d’un million de barils par jour d’ici 2030, soutenue par les grands opérateurs pétroliers présents dans les eaux offshore du pays.
Les revenus générés ont permis de quadrupler le budget national en cinq ans, atteignant 6,7 milliards de dollars en 2025. Cette croissance a également positionné le Guyana en tête des économies les plus dynamiques d’Amérique latine, avec une progression du produit intérieur brut de 43,6 % en 2024. Le président entend capitaliser sur cette dynamique tout en imposant de nouvelles règles contractuelles pour encadrer davantage la distribution des richesses issues du secteur.
Impacts réglementaires sur un territoire contesté
Les annonces interviennent dans un contexte marqué par un différend territorial persistant avec le Venezuela. Ce dernier revendique la souveraineté sur la région de l’Essequibo, zone frontalière abritant une part importante des gisements pétroliers découverts ces dernières années. Bien que le litige n’ait pas encore affecté la production en cours, il pourrait influencer les futures négociations contractuelles et l’attractivité des blocs d’exploration.
Le durcissement annoncé des accords de partage reflète une volonté politique de rééquilibrer les termes entre les intérêts privés et l’État. L’administration Ali prévoit également un encadrement juridique renforcé pour les futurs projets, dans le but d’aligner les investissements sur les priorités budgétaires nationales.