Le gouvernement Trump a réaffirmé son soutien aux énergies fossiles lors d’un discours à Houston, confirmant un changement radical de stratégie énergétique comparé à la précédente administration Biden. Chris Wright, ministre américain de l’Énergie et fondateur de Liberty Energy, a présenté les nouvelles priorités en soulignant que la relance du gaz naturel liquéfié (GNL) et du pétrole constituerait désormais le pilier central de la politique énergétique nationale. Le gouvernement entend supprimer certaines réglementations environnementales jugées contraignantes, accusées d’avoir freiné la compétitivité des énergéticiens américains sur les marchés internationaux. Cette annonce crée cependant une incertitude économique au sein du secteur, habitué ces dernières années à des politiques favorisant une transition progressive vers des sources énergétiques bas carbone.
Investissements renforcés dans le GNL
Le secteur gazier apparaît comme le principal bénéficiaire immédiat de ce revirement stratégique, avec notamment la confirmation d’investissements majeurs tels que l’extension du terminal GNL de Plaquemines, situé en Louisiane, et opéré par la société Venture Global. Ce projet d’extension représente un investissement supplémentaire estimé à 18 milliards de dollars. L’objectif affiché est d’accroître significativement la capacité d’exportation américaine de gaz naturel liquéfié (GNL), afin de répondre à une demande internationale croissante. Malgré ce signal favorable au marché, certains industriels restent prudents, soulignant que les investissements à long terme dans l’énergie exigent des politiques stables et prévisibles.
Le dirigeant du groupe Chevron, Mike Wirth, a insisté sur la nécessité d’une vision politique cohérente et durable, rappelant que les projets énergétiques impliquent des cycles économiques longs pouvant s’étendre sur plusieurs décennies. Il s’inquiète notamment des changements fréquents de réglementation, susceptibles d’entraver les projets d’infrastructures, dont le retour sur investissement s’étale généralement sur plusieurs années. Plusieurs professionnels du secteur présents lors du salon ont exprimé des réserves similaires, craignant une instabilité juridique et réglementaire qui pourrait affecter les décisions futures d’investissement.
Préoccupations autour des nouvelles barrières douanières
Le secteur énergétique est également attentif aux nouvelles mesures douanières sur l’acier et l’aluminium introduites par le gouvernement Trump. Ces taxes pourraient avoir un impact direct sur les coûts de construction et de maintenance des infrastructures énergétiques, dont les matériaux proviennent principalement d’importations. L’industrie craint ainsi une augmentation des coûts de production qui pourrait limiter sa compétitivité internationale. Cette situation crée une préoccupation notable chez les acteurs du marché, dans un contexte où l’équilibre économique des projets énergétiques est souvent sensible aux fluctuations tarifaires sur les matières premières essentielles.
Chris Wright, en réponse à ces inquiétudes, a indiqué que le gouvernement est attentif à l’impact économique de ces mesures, assurant qu’il travaille activement à définir un cadre fiscal stable pour le secteur énergétique. Toutefois, il n’a pas exclu un maintien partiel des aides fiscales précédemment accordées aux énergies renouvelables, notamment dans les domaines considérés comme essentiels à la sécurité énergétique nationale. Le secteur reste attentif aux décisions définitives du gouvernement, qui détermineront les nouvelles règles économiques auxquelles les entreprises devront s’adapter.