Le GNL, seule alternative pour l’Europe?

Face à l'arrêt brutal des importations de gaz russe et la menace de pénurie d'approvisionnement, le GNL se révèle être une alternative. Ainsi, l'Europe multiplie les investissements afin d'augmenter sa capacité d'importation.

Partager:

Toute l'actualité de l'énergie en continu

Abonnement annuel

8.25€/mois*

*facturé annuellement à 99 € la première année, puis 149€/an

Accès illimité • Archives incluses • Facture pro

AUTRES ACCES

Abonnement mensuel

Accès illimité • Archives incluses pendant 1 mois

5.2€/mois*
puis 14.90€ les mois suivant

COMPTE GRATUIT​

3 articles offerts par mois

GRATUIT

*Les prix affichés sont entendus HT, TVA variable en fonction de votre localité ou de votre statut professionnel

Depuis 2021 : 35 000 articles • +150 analyses/sem.

Le GNL se développe. De fait, l’Europe investit massivement dans les infrastructures de GNL. Face à l’arrêt brutal des importations de gaz russe et la menace de pénurie d’approvisionnement, le GNL se révèle être une alternative. Bien que les projets fleurissent partout sur le continent en un temps record, le Vieux continent doit assurer les cargaisons.

Pour remplacer le partenaire russe, les pays européens réalisent une variété de projets GNL, le plus rapidement possible.

La plupart des projets sont des installations flottantes d’importation de GNL. Ces installations s’appellent également FSRU (unités flottantes de stockage et de regazéification). À la différence des terminaux d’importation permanents à terre, ces infrastructures s’installent plus rapidement.

Dans les années à venir, on prévoit d’installer environ 25 nouveaux FSRU dans l’Union européenne. D’après les données de S&P Global Commodity Insights, les installations doivent être opérationnelles avant la fin 2022.

La course au GNL en Allemagne

Grâce à la volonté politique et commerciale, les travaux s’accélèrent en Europe, notamment en Allemagne. Le pays le plus touché par les réductions de gaz russe choisit le GNL pour sortir de sa dépendance à Moscou.

Ce mois-ci, l’opérateur de réseau allemand, Open Grid Europe (OGE), lance les travaux d’un nouveau pipeline avec quatre semaines d’avance. Ces travaux visent à relier le site d’un FSRU prévu à Wilhelmshaven au réseau allemand.

De plus, les travaux ont été facilités par de nouvelles initiatives réglementaires permettant le développement rapide du GNL, ces derniers mois.

En mai, le parlement allemand approuve une nouvelle loi accélérant l’approbation des nouveaux terminaux d’importation de GNL. En juin, le législateur allemand annonce prévoir la réduction de 40% des tarifs de rachat des terminaux GNL.

Thomas Huwener d’OGE, déclare:

« Ce n’est que grâce à une coopération étroite entre les politiciens, les autorités et les entreprises que nous avons pu atteindre cette étape importante. »

À noter, on compte en Allemagne cinq nouveaux FSRU et deux sites permanents d’importation de GNL à terre.

Initialement, le pays prévoit quatre projets FSRU soutenus par l’État. Les deux premiers navires seront mis en place à Wilhelmshaven et Brunsbuttel à la fin de l’année. Les deux autres FSRU situés à Stade et Lubmin fonctionneront à partir de mai 2023.

Outre les quatre projets publics, un cinquième projet voit le jour. Ce projet est le résultat de la coopération entre la société privée Deutsche ReGas et le français TotalEnergies. L’entreprise française fournira un FSRU pour l’installation de Lubmin, dès décembre.

Une diversité de projets GNL en Europe

En outre, ce phénomène n’est pas propre qu’à l’Allemagne. La Grèce prévoit des plans pour cinq FSRU. Le pays aspire à devenir incontournable pour l’approvisionnement régional du sud-est de l’Europe.

Les Pays-Bas et l’Irlande souhaitent respectivement deux installations de ce type. L’Italie en souhaite également deux (plus deux autres pour l’île de Sardaigne).

En juillet, Han Fennema, le PDG de Gasunie, opérateur néerlandais, expliquait:

« Dès la fin de cette année civile, la capacité d’importation de GNL des Pays-Bas doublera et nous serons le plus grand contributeur à l’augmentation de la capacité d’importation de GNL en Europe. »

À savoir, l’opérateur Gasunie compte déployer deux FSRU, l’Exmar S188 et le Golar Igloo, à partir de septembre.

S’ajoutent à cela, des FSRU uniques dans un certain nombre d’autres pays de l’EU, tels que la France, la Finlande ou la Pologne.

Vers une baisse des prix des matières premières ?

Bien que les marchés des matières premières continuent d’être perturbés, la croissance des installations FSRU pourrait atténuer les prix.

Luke Cottell, analyste de Platts Analytics GNL, commente:

« Alors que nous avançons vers 2023, le déploiement de nouveaux FSRU devrait aider à aplanir les grandes dislocations entre les hubs en Europe, car les goulots d’étranglement sont atténués. (…) Alors que les contraintes de capacité limitant la capacité de l’Europe à compenser le gazoduc russe avec du GNL seront quelque peu atténuées, l’attention se portera plutôt sur la disponibilité du GNL spot sur le marché mondial et sur le prix qui doit être payé pour surpasser les consommateurs en Asie. »

Toutefois, l’analyste précise que les prix ne vont pas nécessairement chuter. Cela dépendra de la capacité de l’Europe à sécuriser les cargaisons de GNL.

En somme, les prix du gaz en Europe restent coûteux. Par exemple, le prix TTF néerlandais à un mois s’évalue le 9 août, à 193,30 €/MWh. Cela reste proche du record du 8 mars, soit 212,15 €/MWh, selon les évaluations de prix Platts de S&P Global.

Le GNL, une solution face à la dépendance au gaz russe

Selon la Commission européenne, les importations de GNL représentent une solution essentielle pour réduire la dépendance au gaz russe. Dans sa nouvelle stratégie énergétique publiée en mars, Bruxelles souhaite 50 milliards de m3 supplémentaires de GNL d’ici un an.

Pour ce faire, les États-Unis s’engagent auprès de l’UE à fournir 15 milliards de m3 supplémentaires de GNL en 2022. Les Européens cherchent à obtenir un partenariat sur le long terme, soit environ 50 milliards de m3/an de GNL américain jusqu’en 2030.

De même, Roxana Caliminte, secrétaire générale adjointe du Gas Infrastructure Europe (GIE), préconise de sécuriser les approvisionnements de GNL en Europe via des contrats à long terme. Cette dernière prend l’exemple du Qatar qui vend la majorité de son GNL à l’Asie par le biais de ce type de contrat.

Par conséquent, R. Caliminte déclare:

« Il est donc important d’avoir une Commission [européenne] ouverte d’esprit et de permettre aux États membres d'[utiliser] également de tels mécanismes. Il n’y a pas moyen de contourner cela. »

Actuellement, la capacité d’importation européenne est d’environ 160 millions de tonnes/an (220 Gm3/an). Grâce aux nouveaux terminaux GNL européens, d’ici 2030, la capacité supplémentaire d’importations s’élèvera à plus de 285 Gm3.

Ainsi, alors que l’inquiétude est croissante pour l’approvisionnement énergétique cet hiver, l’Europe mise sur le GNL. Reste à voir si le pari est gagnant.

Taiwan augmente massivement ses importations de GNL face à une dépendance énergétique croissante

Taiwan connaît une hausse record de sa production d'électricité à partir de gaz naturel, malgré une transition énergétique lente, et reste fortement dépendant des importations de gaz naturel liquéfié (GNL).

Pakistan annule 21 cargaisons de GNL d’Eni et cherche à renégocier ses contrats avec le Qatar

Le Pakistan annule 21 cargaisons de gaz naturel liquéfié prévues avec Eni, en réponse à une surabondance de gaz. Le pays est également en négociation avec le Qatar pour reporter ou revendre certaines livraisons sous contrat.

Le pipeline de gaz Israël-Chypre de 400 millions de dollars attend l’approbation des gouvernements

Un pipeline de gaz naturel reliant Israël à Chypre, d'une capacité de 1 milliard de m3 par an, est en attente des autorisations gouvernementales, selon le PDG d’Energean.
en_114041140540-2

Le TAP augmente ses nominations de gaz aux interconnexions européennes clés

Les nominations du Trans Adriatic Pipeline progressent à Melendugno, Nea Mesimvria et Komotini, signalant davantage d’offre pipeline et une flexibilité accrue pour les expéditeurs face aux arbitrages avec le gaz naturel liquéfié.

L’Iran vise 90% de capture des gaz torchés d’ici 2027

L’Iran déploie 12 contrats et en prépare 18 autres pour récupérer 300 MMcf/j, injecter 200 MMcf/j au réseau et livrer 800 000 t/an de LPG, avec une réduction annoncée de 30 000 t/j d’émissions.

Le Qatar menace de suspendre ses exportations de GNL vers l’Europe face à la directive CSDDD

Le Qatar avertit qu’il pourrait cesser ses livraisons de gaz naturel liquéfié (GNL) à l’Union européenne si la directive CSDDD n’est pas assouplie, un signal qui ravive les tensions autour des nouvelles règles de durabilité imposées par Bruxelles.
en_114028072029540-1

Oman LNG prolonge de dix ans son partenariat industriel avec Baker Hughes

Oman LNG a renouvelé son accord de services de long terme avec Baker Hughes, incluant la création d’un centre numérique local dédié à la surveillance des équipements de production de gaz naturel liquéfié.

Eni et PETRONAS créent une NewCo gazière ASEAN, 15 G$ d’investissements

La coentreprise regroupe 19 actifs (14 Indonésie, 5 Malaisie), vise 300 kboe/j au départ et >500 kboe/j, et oriente ses capex vers le gaz pour alimenter Bontang et le complexe Malaysia LNG à Bintulu.

QatarEnergy attribue à Samsung C&T un contrat EPC pour un projet de capture de 4,1 mtpa de CO₂

QatarEnergy a confié à Samsung C&T Corporation un contrat EPC pour un projet de capture de carbone de 4,1 mtpa, soutenant ainsi son expansion dans le secteur de l’énergie bas carbone à Ras Laffan.
en_114041126540

L’UE bannit le LNG russe, goulots arctiques et clauses sous tension

L’interdiction graduelle des cargaisons russes redistribue les flux européens, renchérit les détours hivernaux via la Route maritime du Nord et déplace le risque vers la force majeure et le « changement de loi », malgré une capacité mondiale en hausse. —

Pologne: Orlen consolide le gaz, vise un hub régional sans libéralisation

Le marché polonais du gaz reste ultra-concentré autour d’Orlen, qui contrôle les importations, la production et la distribution, tandis que Varsovie vise une expansion interne et régionale appuyée par de nouvelles capacités d’infrastructure et une demande portée par la chaleur et l’électricité.

SLB OneSubsea obtient deux contrats EPC pour des projets en eaux profondes en Malaisie

SLB OneSubsea a signé deux contrats EPC avec PTTEP pour équiper plusieurs champs gaziers et pétroliers en eaux profondes au large de la Malaisie, consolidant une collaboration de vingt ans entre les deux entreprises.
en_114021129540

CPV obtient un financement de $1,1bn pour une centrale au gaz de 1 350 MW au Texas

Le producteur américain CPV va construire une centrale à cycle combiné au gaz naturel de 1 350 MW dans le bassin permien, grâce à un prêt du Texas Energy Fund évalué à $1,1bn.

Appalachia relance la production : basis TETCO M2 se raffermit, MVP avance

Les producteurs réactivent des volumes après des réductions ciblées, profitant d’un basis moins décoté, d’une capacité sortante en progression et d’une demande saisonnière accrue, tandis que l’exportation de gaz naturel liquéfié (LNG) absorbe l’excédent et soutient les différentiels régionaux.

Boardwalk lance une phase clé de son projet gazier Texas Gateway à 1,45mn Dth/j

Boardwalk Pipelines active une campagne de souscription pour son projet Texas Gateway, visant à acheminer 1,45mn de Dth/j de gaz naturel vers la Louisiane, en réponse à la demande croissante du secteur énergétique sur la côte du Golfe.
en_1140311068540

Global X lance un ETF sur le gaz naturel pour capter la croissance des exportations américaines

Le gestionnaire d’actifs américain Global X a dévoilé un nouveau fonds indiciel dédié à la chaîne de valeur du gaz naturel, misant sur la montée en puissance des exportations de gaz naturel liquéfié.

Amplify Energy cède ses actifs au Texas pour 127,5 mn USD afin de réduire sa dette

Le producteur américain Amplify Energy a annoncé la vente complète de ses intérêts dans le bassin de l’Est du Texas pour un total de 127,5 mn USD, afin de simplifier son portefeuille et renforcer sa structure financière.

Maple Creek accélère son projet gazier de 640 MW avec une turbine GE Vernova

Maple Creek Energy a sécurisé l'achat d'une turbine 7HA.03 de GE Vernova pour son projet de centrale au gaz dans l’Indiana, raccourcissant les délais de construction pour une mise en service visée en 2029.
en_1140281053540

Talen Energy boucle un financement obligataire de $2.69bn pour deux centrales à gaz

Talen Energy a finalisé un financement obligataire de $2.69bn pour appuyer l’achat de deux centrales à gaz naturel totalisant près de 2 900 MW de capacité installée.

Excelerate Energy va construire le premier terminal flottant de GNL en Irak pour 450 millions $

Excelerate Energy a signé un accord définitif avec le ministère irakien de l’Électricité pour développer un terminal flottant d’importation de gaz naturel liquéfié à Khor Al Zubair, avec un investissement estimé à 450 millions $.

Toute l'actualité de l'énergie en continu

Abonnement annuel

8.25€/mois*

*facturé annuellement à 99 € la première année, puis 149€/an

Accès illimité • Archives incluses • Facture pro

Abonnement mensuel​

Accès illimité • Archives incluses pendant 1 mois

5.2€/mois*
puis 14.90€ les mois suivant

*Les prix affichés sont entendus HT, TVA variable en fonction de votre localité ou de votre statut professionnel

Depuis 2021 : 30 000 articles • +150 analyses/sem.