En juillet 2024, 49 cargaisons américaines de gaz naturel liquéfié (GNL) à destination de l’Asie ont choisi de contourner le Cap de Bonne-Espérance, atteignant ainsi un niveau jamais enregistré depuis que les données sont compilées. Cette augmentation significative par rapport aux 37 cargaisons de juin témoigne de la persistance des difficultés liées au passage par le Canal de Panama, malgré l’assouplissement récent des restrictions par l’autorité du canal. Ce choix stratégique s’inscrit dans un contexte où la fiabilité et la prévisibilité des routes maritimes deviennent essentielles pour les exportateurs, face aux fluctuations des conditions d’accès au Canal de Panama.
Contexte et enjeux logistiques au Canal de Panama
Le Canal de Panama, bien que clé pour les échanges intercontinentaux, fait face à des défis récurrents, principalement en raison des niveaux d’eau fluctuants du lac Gatun. En réponse, l’autorité du canal (ACP) a levé certaines restrictions en août, ajoutant des créneaux supplémentaires pour les navires Neopanamax, essentiels au transport de GNL. Cependant, ces ajustements n’ont pas inversé la tendance observée depuis mars 2024, avec une stagnation des transits de GNL via le canal. En juillet, seules trois traversées de GNL ont été enregistrées, confirmant une baisse progressive des volumes transitant par cette route critique.
Implications pour les flux mondiaux de GNL et stratégies des exportateurs
La multiplication des passages par le Cap de Bonne-Espérance souligne une adaptation des exportateurs aux contraintes opérationnelles du Canal de Panama. Avec 500 navires ayant déjà emprunté cette route en 2024, contre seulement 25 traversées par le canal cette année, il devient clair que les acteurs du marché privilégient des itinéraires plus longs mais plus prévisibles. Cette évolution pourrait entraîner des répercussions sur les coûts de transport et, à terme, sur les prix du GNL, particulièrement en Asie, un marché en pleine croissance.
Les décisions logistiques des exportateurs de GNL sont désormais largement influencées par les incertitudes liées aux infrastructures critiques comme le Canal de Panama. Alors que le marché du GNL se complexifie, les opérateurs doivent naviguer entre les coûts de transport, les délais de livraison et la disponibilité des routes maritimes pour maintenir leur compétitivité. Les fluctuations du marché, telles que l’évaluation stable de 11,89 $/MMBtu pour l’indice Platts Gulf Coast Marker au 9 août, reflètent cette nouvelle réalité, où les stratégies de transport jouent un rôle crucial dans la dynamique des prix.