Le gaz naturel liquéfié (GNL) produit aux États-Unis et expédié vers l’Asie pourrait émettre jusqu’à 50 % moins de dioxyde de carbone que le charbon, selon une étude récente de Rystad Energy. Cette réduction est cruciale alors que le monde cherche à diminuer son empreinte carbone et à transitionner vers des sources d’énergie plus propres. La production mondiale de gaz naturel a atteint des sommets l’année dernière, dépassant les 4 000 milliards de mètres cubes (Gm³), avec une croissance continue prévue tout au long de cette décennie. Le GNL est souvent vu comme une composante essentielle de la transition énergétique, mais des questions persistent concernant ses émissions totales tout au long de la chaîne de valeur.
Analyse des Émissions
Rystad Energy a évalué les émissions totales des chaînes de valeur du charbon et du GNL, en incluant le dioxyde de carbone et le méthane, de l’extraction à l’utilisation finale. Les résultats montrent que les centrales à charbon ont une empreinte carbone nettement plus élevée, principalement à cause des émissions de fin d’utilisation. Cependant, les émissions de méthane, souvent sous-estimées, posent encore des défis majeurs dans l’évaluation précise de ces chaînes de valeur. Les technologies de mesure des émissions de méthane, telles que l’imagerie satellite, ont révélé des taux d’émission plus élevés que prévu pour les secteurs du pétrole, du gaz et du charbon. Cette précision accrue dans les données est cruciale pour comprendre l’impact environnemental complet de ces sources d’énergie.
La Position du GNL Américain
Le marché mondial du GNL devrait atteindre 850 milliards de mètres cubes (Gm³) par an d’ici 2030, dont environ 30 % proviendront des États-Unis. En Asie, la demande de gaz reste forte, et le GNL se positionne comme un concurrent clé du charbon pour la production d’électricité. Pour de nombreux observateurs, le GNL représente une composante essentielle de la transition énergétique, permettant de réduire la dépendance aux combustibles fossiles plus polluants comme le charbon.
Défis et Opportunités
L’évaluation des fuites de méthane dans les infrastructures en amont et en milieu de chaîne est un défi majeur. Des technologies de surveillance plus granulaires, telles que les capteurs satellites, améliorent la précision des données sur les émissions de méthane, bien que des incertitudes persistent. Ces avancées permettront de mieux cibler les mesures de réduction des émissions dans la chaîne de valeur du GNL. Pour le secteur du GNL, réduire les fuites de méthane est essentiel pour renforcer la compétitivité des émissions par rapport au charbon. L’intensification de la surveillance des fuites et l’augmentation des technologies de détection joueront un rôle clé dans la réduction des émissions de méthane tout au long de la chaîne de valeur du GNL.
Perspectives Futures
Avec l’introduction de politiques d’émissions globales, telles que les réglementations sur le méthane et les mécanismes d’ajustement carbone aux frontières, les approvisionnements en gaz pourraient bientôt voir des différences de prix basées sur la compétitivité carbone. Ces régulations pousseront les opérateurs à investir davantage dans des technologies de réduction des émissions pour maintenir la viabilité du GNL comme combustible de transition. Les scénarios établis par Rystad Energy montrent que la plupart des livraisons de GNL des États-Unis vers l’Asie présentent une empreinte d’émissions plus faible que celle du charbon domestique. Les futurs progrès en matière de surveillance des émissions et de technologies de réduction pourraient encore accroître cet avantage, positionnant le GNL comme une alternative plus propre au charbon pour la production d’électricité. Le secteur de l’énergie doit continuer à investir dans des technologies de réduction des émissions pour optimiser le rôle du GNL dans la transition énergétique mondiale.