Le GNL américain semble être la piste privilégiée par l’Europe pour remplacer le gaz russe. Alors que Nord Stream 1 ferme pour une durée indéterminée, le GNL américain afflue en Europe. De fait, près de 60% de ces cargaisons ont été acheminées vers le continent européen.
Le GNL américain pour remplacer le gaz russe
En août, 48 des 84 cargaisons exportées depuis les États-Unis ont été acheminées vers l’Europe. Parmi les pays européens, la France semble être celui qui a le plus bénéficié des importations de GNL américain. Ainsi, elle a reçu 15 cargaisons. L’Espagne, elle, bénéficie de 10 cargaisons. Puis les Pays-Bas ont reçu 8 cargaisons.
Par ailleurs, les volumes des cargaisons de GNL à destination de l’Europe ont parfois été supérieurs aux besoins de pays importateurs. Ceci a provoqué une inadéquation des prix du GNL par voie d’eau par rapport au gaz terrestre.
Le GNL américain profite des circonstances actuelles qui font suite à l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Les dissensions avec Gazprom et l’arrêt à durée indéterminée de NordStream 1 constituent un terrain favorable le GNL américain. De plus, l’Europe est déterminée à faire face au pic de demande hivernale malgré la réduction progressive des flux de gaz russe.
Gazprom a récemment annoncé l’arrêt du gazoduc Nord Stream 1. La société russe avait suspendu les flux de gaz le 31 août pour trois jours de maintenance. Il devait reprendre ses activités le 3 septembre mais aucun flux physique n’a repris. La société russe évoque des problèmes ultérieurs, liés à la maintenance. En outre, elle ajoute que ces problèmes sont renforcés par les sanctions occidentales.
Ceci a provoqué une vague d’indignation dans les institutions européennes qui critiquent vivement cette décision. Elles accusent également la Russie d’avoir eu recours à cette action stratégique pour exercer une pression politique sur l’Europe. En outre, l’UE déclare ne pas être surprise et souligne le manque de fiabilité de Gazprom.
L’Europe trouve des solutions
La fermeture de Nord Stream 1 a entraîné la décision européenne de laisser le gazoduc fermé. Cela signifiant que le gaz russe arrive en Europe uniquement par Turkstream et le corridor ukrainien.
Toutefois, l’approvisionnement en gaz russe étant depuis longtemps menacé, l’Europe s’est arraché le GNL américain. Participant ainsi à sa stratégie visant l’indépendance énergétique vis-à-vis de la Russie. En ce sens, l’Europe a vu ses stocks se remplir plus rapidement que prévu.
Le Platts Gulf Coast Marker pour les cargaisons américaines FOB a été évalué à 41,25 $/MMBtu le 2 septembre. Cela constitue une baisse de 11,55 $ sur la journée. Toutefois, le niveau reste 2 fosi plus élevé qu’il y a un an.