La première mission de l’Integrated Regulatory Review Service (IRRS) au Ghana, organisée par l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), a réuni une équipe de 14 experts venus de 13 pays. Cette mission, demandée par le gouvernement ghanéen, a duré dix jours, du 25 novembre au 4 décembre. L’objectif principal était d’évaluer le cadre législatif et réglementaire du Ghana en matière de sécurité nucléaire, radiologique, des transports et des déchets radioactifs.
Un cadre réglementaire en évolution
Le Ghana, qui ambitionne de développer des réacteurs nucléaires à grande échelle et de petits réacteurs modulaires, s’est engagé à renforcer sa sécurité nucléaire. L’autorité nationale de régulation nucléaire, la Nuclear Regulatory Authority (NRA), a été saluée pour son indépendance institutionnelle. Les experts ont noté que des ressources financières et humaines suffisantes ont permis de structurer le développement de règlements et guides visant à améliorer la régulation nucléaire.
Cependant, plusieurs défis subsistent. Les experts de l’AIEA ont insisté sur la nécessité d’accélérer la mise en œuvre de politiques nationales pour la gestion des déchets radioactifs et d’établir un processus clair d’application des règlements. Ces initiatives sont cruciales pour renforcer la stabilité et la cohérence du cadre réglementaire.
Recommandations stratégiques pour le gouvernement
Le rapport intermédiaire de la mission a identifié plusieurs domaines prioritaires. Il recommande que le gouvernement ghanéen :
– Finalise les politiques nationales sur la sécurité nucléaire et la gestion des déchets.
– Implémente un cadre d’application clair pour répondre aux non-conformités réglementaires.
– Investisse davantage dans le renforcement des infrastructures nucléaires existantes.
Selon Thiagan Pather, chef de la mission et membre du régulateur sud-africain, « l’engagement du personnel de la NRA a permis de mieux comprendre les défis et les opportunités du cadre réglementaire ghanéen ».
Une vision nucléaire à long terme
Le Ghana utilise déjà des technologies nucléaires dans divers secteurs, tels que la santé, l’agriculture et la recherche. Toutefois, son ambition de construire des réacteurs nucléaires à l’échelle gigawatt, couplée à l’exploration de petits réacteurs modulaires, nécessitera des avancées réglementaires et technologiques significatives.
La présidente du conseil d’administration de la NRA, Aba Bentil Andam, a déclaré que cette mission « offre une vision claire pour combler les lacunes actuelles en alignant le cadre réglementaire sur les normes de sécurité internationales ».
Prochaines étapes
Le rapport final de cette mission sera remis au gouvernement dans trois mois. D’ici là, les autorités ghanéennes devront entamer la mise en œuvre des recommandations prioritaires pour consolider leur programme nucléaire. L’AIEA a également prévu une mission de suivi pour évaluer les progrès réalisés.