Le géant étatique russe Gazprom a annoncé mardi une lourde chute de son bénéfice net semestriel à 2,84 milliards d’euros, toujours plombé par la baisse de ses exportations de gaz vers l’Europe dans le sillage du conflit en Ukraine.
Chute drastique des bénéfices de Gazprom au premier semestre 2023, pourtant compensés par une hausse des livraisons de gaz vers la Chine
Sur les six premier mois de l’année, le bénéfice net a été divisé par plus de 8, tombant à 296 milliards de roubles (2,84 milliards d’euros), contre 2.500 milliards de roubles (24,04 milliards d’euros) à la même période de 2022.
« La baisse des exportations vers l’Europe a été partiellement compensée par une augmentation des livraisons vers la Chine, qui vont continuer à croître dans le cadre d’obligations contractuelles », a commenté Famil Sadygov, directeur adjoint de Gazprom, qui a attribué la chute du bénéfice semestriel à la faiblesse du rouble.
Gazprom, pilier de l’économie russe dirigé par plusieurs proches du président Vladimir Poutine, avait annoncé en mai une baisse de plus de 41% de son bénéfice net annuel 2022 à 1.226 milliards de roubles. L’année 2022 avait été marquée pour Gazprom par la fermeture en grande partie du marché européen, hormis pour le gaz naturel liquéfié (GNL) que les pays de l’UE continuent d’acheter, faute de solution alternative réelle.
Le but affiché par les Européens: étrangler les revenus russes liés aux exportations de gaz pour limiter la manne disponible du Kremlin censée financer son offensive militaire en Ukraine. Face à ces difficultés, Gazprom, qui détient le monopole des exportations de gaz russe via gazoduc, a entamé ces derniers mois un changement stratégique, réorientant une partie de ses exportations vers l’Asie, où la demande énergétique est forte. L’an passé, les livraisons de gaz via le gazoduc « Force de Sibérie » dans l’Extrême-Orient russe à destination de la Chine ont ainsi atteint un maximum historique, à hauteur de 15,5 milliards de mètres cubes.