En France, les gaz renouvelables peuvent représenter 20 % de la consommation de gaz dès 2030. De fait, le potentiel de la filière existe et est reconnu. Cependant, certains obstacles freinent la dynamique de la filière. Pourtant, celle-ci est essentielle.
En effet, elle peut permettre à la France d’atteindre l’indépendance énergétique. De plus, les gaz renouvelables sont indispensables à l’atteinte des objectifs de neutralité carbone.
Plus de 1 000 projets sont en cours de développement. Pour encourager cette dynamique, le SER et les opérateurs gaziers souhaitent la mise en place de mesures permettant l’accélération du développement des gaz renouvelables. Jean-Louis Bal, président du SER, déclare :
« Si l’État fait accélérer l’instruction des dossiers en file d’attente par ses services et garantit un dispositif de soutien stable, on connaîtra une forte accélération du nombre de nouveaux projets ».
Développer la méthanisation
En 2021, la filière biométhane s’est amplifiée. En effet, plus de 150 nouveaux sites ont vu le jour. Le développement de la filière s’inscrit dans une volonté de durabilité. Il est permis par diverses initiatives comme la labélisation, les formations ou encore le dialogue avec les parties prenantes. Le gouvernement a d’ailleurs annoncé de nouvelles mesures en sa faveur.
Dès la fin de l’année dernière, la capacité installée des 365 sites de méthanisation dépassait les 6 TWh de biométhane injectés. Ainsi, la filière dépassait déjà les objectifs fixés par la programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) pour 2023.
Cependant, depuis la modification du cadre économique fin 2020, le secteur connaît un ralentissement. Malgré cela, l’objectif de 14 TWh en 2028 pourrait être atteint dès 2023. Des mesures volontaristes doivent alors être mises en place rapidement.
Des mesures ambitieuses pour changer d’échelle
Pour libérer le potentiel des gaz renouvelables, des mesures simples peuvent être mises en place. En effet, le raccourcissement des délais d’obtention des autorisations administratives, par exemple, serait un levier efficace.
De plus, il faut instaurer de nouveaux dispositifs de soutiens. Ces derniers aideront à maintenir la dynamique du secteur. Un décret sur les certificats de production de biogaz devrait être publié prochainement. Ce dernier imposera aux fournisseurs d’incorporer un taux minium de gaz renouvelable dans leur portefeuille.
La mise en place, dès cette année, d’un premier niveau d’obligation permettrait d’accroître la production dès 2025. Aussi, un mécanisme d’appel d’offres pour les installations de plus de 25 GWh/an est nécessaire pour continuer sur cette dynamique.
Accompagner les gaz renouvelables par un nouveau cadre
Pour accompagner la montée en puissance de l’hydrogène et des autres gaz renouvelables, un cadre économique et réglementaire est nécessaire. Les mesures pour l’hydrogène, annoncées dans France Relance et France 2030, confirme l’ambition française pour le développement de l’hydrogène.
Cependant, les mécanismes de certification et de traçabilités restent à définir. Par la même occasion, les filières de pyrogazéification pour injection et de gazéification hydrothermale attendent des mécanismes de soutien adaptés.