La production du champ de gaz irakien de Khor Mor, dans la région semi-autonome du Kurdistan, est « normale ». C’est ce qu’a déclaré l’opérateur Dana Gas, basé aux Émirats arabes unis.
Le gaz irakien victime d’une attaque à la roquette
L’opérateur a par ailleurs déclaré dans un communiqué:
« Dana Gas informe le marché que deux petites roquettes ont atterri dans le bloc de Khor Mor, dans la région du Kurdistan irakien. Il n’y a pas eu de blessés, et les opérations de production se poursuivent normalement. »
L’attaque n’a pas fait de victimes, ni de dégâts. Des enquêtes sont en cours suite à l’incident a déclaré Lawk Ghafuri, un porte-parole du gouvernement régional du Kurdistan sur Twitter.
Cet incident intervient dans un contexte tendu entre Erbil et Bagdad. Le secteur énergétique indépendant du Kurdistan pose un problème au gouvernement irakien. Personne n’a pour l’instant revendiqué cette attaque.
Le projet Khor Mor a été attaqué trois fois en moins d’une semaine en juin. Les frappes sur les infrastructures énergétiques de la région sont de plus en plus importantes. Dana Gas a déclaré, le 27 juin, qu’elle avait suspendu un projet d’expansion de 250 MMcf/d sur son champ de Khor Mor à la suite des trois attaques à la roquette contre ses installations.
Dana Gas, le plus grand producteur de gaz du Kurdistan, prévoyait de faire passer la capacité de production de Khor Mor de 450 MMcf/j actuellement à 700 MMcf/j d’ici le deuxième trimestre de 2023. Ce projet d’expansion a d’ailleurs reçu un prêt symbolique de 250 dollars de la part de l’US International Development Finance Corp en 2021.
Des tensions entre Bagdad et Erbil
En avril 2007, Dana Gas et sa société mère Crescent Petroleum ont conclu un accord avec le gouvernement régional du Kurdistan pour le gaz. Ils ont ainsi acquis les droits exclusifs d’évaluation, de développement, de production, de commercialisation et de vente du pétrole et du gaz irakiens des champs Khor Mor et Chemchemal. Les autres actionnaires de ce que l’on appelle le consortium Pearl sont OMV et RWE, qui détiennent chacun une participation de 10%.
Les tensions se sont accrues entre Bagdad et Erbil après que le plus haut tribunal fédéral irakien a demandé au gouvernement régional de remettre ses opérations pétrolières à Bagdad à la suite de sa décision du 15 février, dans laquelle il a jugé inconstitutionnelle la loi de 2007 sur le pétrole et le gaz du Kurdistan.
Bien que le gouvernement régional du Kurdistan ait rejeté cette décision, il a envoyé des délégations à Bagdad pour résoudre la question par le dialogue, mais sans grand résultat. Bagdad a exercé des pressions juridiques et diplomatiques sur les compagnies pétrolières travaillant au Kurdistan dans le cadre du différend avec Erbil.
Récemment, le Kurdistan a convenu avec l’accord fédéral de Bagdad d' »intensifier le dialogue » pour résoudre les « questions en suspens ».