Les prix du gaz européen étaient en baisse lundi, touchant leur prix le plus bas depuis juin, l’Europe faisant état de stocks presque totalement remplis pour faire face à l’hiver, quand le pétrole souffrait des craintes de récession.
Vers 10H30 GMT (12H30 à Paris), le contrat à terme du TTF néerlandais, référence du gaz naturel en Europe, évoluait à 98,60 euros le mégawattheure (MWh), repassant ainsi sous la barre des 100 euros le MWh, une première depuis juin.
“Les prix ont considérablement baissé par rapport à ce que nous avons vu en août et en septembre, grâce à un temps doux en automne dans toute l’Europe et à des niveaux de stockage élevés avant l’arrivée de l’hiver”, commentent les analystes d’Energi Danmark.
PVM Energy estime que les réserves de l’Union européenne de gaz naturel sont remplies à 92%.
Fin août, le TTF avait grimpé jusqu’à 342,005 euros le MWh, à moins de 3 euros de son record historique atteint en mars quelques jours après le début de l’invasion russe de l’Ukraine.
Les prix du gaz naturel en Europe évoluent toutefois à des niveaux toujours élevés, en hausse de 40% depuis le début de l’année.
Pour Stephen Brennock, de PVM Energy, “l’abondance de l’offre (…) et la chute des prix du gaz ont réduit les perspectives de substitution du gaz au pétrole”, notamment pour le chauffage, pour les prochains mois, relâchant ainsi la pression sur les prix du brut.
Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en décembre perdait 0,71% à 92,84 dollars, et son homologue américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI) américain pour livraison le même mois reculait de 1,02% à 84,18 dollars.
Même si les deux matières premières ne sont substituables qu’à la marge, les prix du gaz, récemment poussés à des niveaux stratosphériques, avaient incité à chercher des substituts comme le gasoil, qui s’avère être une bonne alternative pour le chauffage ou encore la production d’électricité.
Des prix du gaz dissuasifs avaient ainsi augmenté la demande en brut.
Par ailleurs, “la hausse du dollar et l’incertitude de la demande mondiale continuent de faire pression sur les prix des matières premières”, ajoute Walid Koudmani, analyste chez XTB.
Le brut se négociant en dollar, une appréciation marquée du billet vert pèse sur l’or noir, puisqu’il affaiblit le pouvoir d’achat des investisseurs utilisant d’autres devises.