Le Gabon, par le biais de sa société pétrolière publique, la Gabon Oil Company (GOC), a récemment acquis 15 % des parts du champ pétrolier Baudroie, précédemment détenues par TotalEnergies. L’accord de cession, conclu le 18 octobre dernier, a été officialisé sans que le montant de la transaction ne soit divulgué, selon des sources locales. Ce rachat s’inscrit dans la stratégie de l’État gabonais visant à consolider sa présence dans le secteur pétrolier, tout en augmentant sa capacité de production.
Augmentation de la production pétrolière
L’acquisition de ces parts devrait permettre à la GOC d’augmenter sa production journalière de pétrole. Marcelin Simba Ngabi, administrateur directeur général de la GOC, a précisé que cette opération pourrait générer un supplément de production de 500 à 1 000 barils par jour. À l’échelle annuelle, cela représenterait une augmentation potentielle de 180 000 à 360 000 barils. Ces chiffres s’ajouteraient aux 45 000 barils journaliers déjà obtenus suite à l’acquisition des actifs de la société Assala Energy Gabon plus tôt cette année.
Le champ de Baudroie, situé dans le bassin sédimentaire gabonais, est considéré comme un atout stratégique pour la GOC. Cette nouvelle capacité de production permettrait au Gabon de renforcer sa position de producteur de pétrole sur la scène régionale, à un moment où le pays cherche à diversifier ses sources de revenus et à maintenir une production stable dans un contexte mondial marqué par la fluctuation des prix du pétrole.
Renforcement des actifs pétroliers nationaux
Le Gabon a intensifié ses efforts pour reprendre le contrôle de ses actifs énergétiques ces dernières années. Outre l’acquisition de parts dans le champ de Baudroie, la GOC a également pris le contrôle d’autres actifs pétroliers majeurs. Parmi ces acquisitions, on note la reprise des actifs d’Assala Energy Gabon ainsi que ceux d’Addax Petroleum Oil & Gabon, une filiale de la société chinoise Sinopec. Ces initiatives s’inscrivent dans une stratégie nationale visant à reprendre des parts de marché détenues par des compagnies étrangères et à développer des capacités locales d’exploitation et de gestion des ressources pétrolières.
Selon Marcelin Simba Ngabi, la GOC pourrait poursuivre cette dynamique en acquérant de nouvelles parts dans d’autres compagnies opérant au Gabon ou en prenant directement le contrôle des opérations. Cette stratégie s’aligne sur l’objectif du gouvernement gabonais de renforcer la souveraineté énergétique du pays et d’assurer une meilleure répartition des bénéfices issus de l’exploitation des ressources naturelles.
Objectifs de production pour 2025
Le projet de Loi de finances 2025, validé par le gouvernement gabonais en septembre dernier, prévoit une production pétrolière de 11,1 millions de tonnes pour l’année prochaine. Ce chiffre représente une légère baisse de 2,1 % par rapport à 2024. Néanmoins, avec les récentes acquisitions et le renforcement des capacités de la GOC, le Gabon pourrait stabiliser sa production pétrolière malgré les défis posés par les conditions du marché mondial et les fluctuations des prix.
L’industrie pétrolière demeure l’un des piliers de l’économie gabonaise. Les efforts continus du gouvernement pour augmenter la participation de l’État dans les entreprises pétrolières opérant sur son territoire s’inscrivent dans une volonté plus large d’accroître les revenus nationaux issus de ce secteur stratégique.