L’Agence Internationale de l’Énergie (AIE) a récemment souligné une réalité frappante: l’industrie pétrolière et gazière pourrait subir un surinvestissement critique dans les prochaines décennies si elle ne calibre pas ses dépenses en accord avec les objectifs climatiques mondiaux. Cette déclaration intervient avant la conférence sur le climat COP28 à Dubaï. L’AIE a indiqué que, bien que les compagnies pétrolières et gazières représentent seulement 1% de l’investissement mondial dans les énergies propres, 60% de cet investissement provient de seulement quatre entreprises.
Alignement des Objectifs Climatiques et Investissements
Pour atteindre les objectifs de l’Accord de Paris, les producteurs devraient consacrer la moitié de leur investissement annuel à des projets d’énergie propre d’ici 2030. Actuellement, les dépenses du secteur pétrolier et gazier, s’élevant à environ 800 milliards de dollars chaque année, sont le double de ce qui serait nécessaire en 2030 pour limiter le réchauffement climatique à 1,5°C.
La COP28: Moment de Vérité pour le Secteur Pétrolier
Fatih Birol, directeur exécutif de l’AIE, a déclaré que l’industrie pétrolière et gazière était à un moment décisif à la COP28 à Dubaï. Selon lui, poursuivre le statu quo n’est ni socialement ni environnementalement responsable. Les producteurs de pétrole et de gaz du monde entier doivent prendre des décisions profondes sur leur place future dans le secteur énergétique mondial.
Révision des Projections de Demande en Énergie
Historiquement, l’AIE a mis en garde contre un risque de pénurie d’approvisionnement en pétrole en raison d’un sous-investissement dans de nouveaux champs. Cependant, l’investissement pétrolier et gazier a récemment augmenté, et le niveau d’investissement requis en 2030 a diminué. L’investissement prévu cette année est désormais largement équivalent au niveau nécessaire dans leur scénario de base STEPS.
L’Avenir des Énergies Renouvelables et des Biocarburants
L’AIE a également atténué son message selon lequel aucun nouveau projet pétrolier et gazier n’est nécessaire pour atteindre les émissions nettes nulles d’ici 2050. Dans son scénario actualisé d’émissions nettes zéro, l’AIE a précisé que de nouveaux projets avec des « délais de réalisation longs » ne sont pas nécessaires, excluant les nouvelles mines de charbon, les extensions de mines ou les nouvelles centrales à charbon non traitées.
Selon les analystes de S&P Global Commodity Insights, la demande mondiale de pétrole, y compris les biocarburants, restera à environ 31% du mix énergétique mondial jusqu’en 2030, tandis que les sources d’énergie renouvelables croîtront de 6-8% par an pour atteindre 13% de la demande énergétique totale à la fin de la décennie, contre 8% en 2022. La demande mondiale de pétrole et de biocarburants atteindra un pic d’environ 110 millions de barils par jour en 2031.
L’industrie pétrolière et gazière est à un carrefour. Aligner ses investissements avec les objectifs climatiques mondiaux est essentiel pour éviter un surinvestissement et soutenir la transition énergétique. Les décisions prises aujourd’hui auront des répercussions profondes sur l’avenir énergétique et environnemental de notre planète.