Le fonds suisse Energy Infrastructure Partners (EIP) a annoncé l’augmentation de sa participation dans Plenitude, la division d’Eni dédiée aux énergies renouvelables et aux ventes au détail. En investissant 209 millions d’euros, EIP porte désormais sa participation à 10 % du capital de Plenitude, consolidant ainsi son soutien financier au développement de cette filiale. Ce mouvement financier valorise Plenitude à plus de 10 milliards d’euros, selon les chiffres communiqués par Eni.
Créée en avril 2021, Plenitude est née de la fusion de la branche de vente de gaz et d’électricité au détail avec les activités renouvelables d’Eni. Elle s’impose comme un acteur majeur dans le secteur des énergies renouvelables, avec une capacité de production électrique installée dépassant les 3 gigawatts (GW). Plenitude fournit également du gaz et de l’électricité à environ 10 millions de clients et possède un réseau en expansion de 21 000 bornes de recharge pour véhicules électriques.
Un investissement stratégique pour la croissance
EIP avait initialement acquis une participation de 7,6 % en mars dernier pour 588 millions d’euros, avant de décider d’accroître son investissement. L’augmentation de capital annoncée est un signe de confiance dans le potentiel de Plenitude, qui prévoit une expansion significative. Eni, le groupe italien de l’énergie, explique que cet apport de capital permet de renforcer la structure financière de sa filiale et fournit des ressources supplémentaires pour ses ambitions de croissance. D’ici 2027, Plenitude vise notamment une capacité renouvelable installée de 8 GW et un doublement de ses bornes de recharge à 40 000.
Francesco Gattei, directeur de la transition et des finances chez Eni, a souligné que l’approche dite « satellitaire » de la société – consistant à créer des filiales indépendantes attractives pour les investisseurs – est cruciale pour répondre aux défis de la transition énergétique. Cette stratégie permet de diversifier les sources de financement et d’attirer des capitaux importants tout en offrant aux filiales une certaine autonomie pour se développer dans des domaines spécifiques.
Un marché en constante évolution
Dans le cadre de cette stratégie, Eni a récemment conclu un autre accord avec le fonds américain KKR pour la cession de 25 % de sa filiale Enilive, spécialisée dans le bioraffinage, pour un montant de 2,9 milliards d’euros. Ce partenariat s’inscrit dans le même cadre de diversification et de structuration en unités indépendantes. Pour Eni, la transition énergétique repose en partie sur le développement de filiales autonomes, capables d’attirer des investisseurs et d’optimiser leur croissance dans des secteurs de pointe.
EIP, de son côté, gère actuellement un portefeuille d’investissements dans les énergies renouvelables d’une valeur de sept milliards d’euros. Cette société suisse se spécialise dans le soutien financier d’entreprises et de projets liés à la transition énergétique, avec une expertise dans le financement d’infrastructures durables. Sa prise de participation accrue dans Plenitude illustre l’attrait des énergies renouvelables pour les investisseurs institutionnels cherchant à diversifier leurs actifs et à soutenir des entreprises engagées dans la réduction des émissions de carbone.
Perspectives d’avenir pour Plenitude et Eni
La progression de Plenitude sur le marché des énergies renouvelables se déroule dans un contexte d’incertitude, notamment lié à la volatilité des marchés financiers. En juin 2022, Eni avait envisagé une introduction en Bourse pour Plenitude mais a choisi de reporter l’opération en raison de cette volatilité. En investissant dans des projets à long terme et en consolidant ses parts dans des entreprises comme Plenitude, EIP continue de s’aligner sur les objectifs de développement durable.
L’extension des activités de Plenitude s’inscrit également dans les engagements d’Eni pour une transition énergétique responsable. Présente dans plus de 15 pays, l’entreprise projette d’élargir son offre de services en matière de recharge électrique et de production d’énergie verte. Ces objectifs de croissance sont particulièrement significatifs alors que les grandes entreprises de l’énergie reconfigurent leurs activités pour mieux répondre aux exigences environnementales et aux nouvelles attentes des investisseurs.