Le pétrole flanche avec des indicateurs économiques décevants qui inquiètent pour la demande, tandis que le gaz naturel poursuit sa baisse, l’Europe faisant état de stocks presque remplis avec une consommation ralentie par le temps doux.
Vers 11H00 GMT (13H00 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en décembre baissait de 1,49% à 91,87 dollars, et celui de West Texas Intermediate (WTI) américain pour livraison le même mois perdait 1,55% à 83,27 dollars.
“L’effondrement des prix du gaz, associé aux craintes croissantes de récession, devrait ouvrir la voie à une nouvelle révision à la baisse de la demande mondiale de pétrole”, affirme Tamas Varga, analyste chez PVM Energy.
Les investisseurs en énergie doivent en effet digérer une série d’indicateurs économiques décevants.
Les cours du brut devraient donc rester sous pression car “le dollar fort ne disparaîtra pas de sitôt et les perspectives mondiales se détériorent rapidement”, assène Edward Moya, d’Oanda.
Le brut s’échangeant en dollar, un billet vert fort pèse en effet sur le pouvoir d’achat des investisseurs utilisant des devises étrangères.
Côté gaz naturel, le contrat à terme du TTF néerlandais, référence en Europe, s’échangeait à 98,75 euros le mégawattheure (MWh), après avoir touché un plus bas depuis juin à 92,40 euros le MWh.
“Le temps doux (…) réduit la demande de gaz pour le chauffage, et aucune température nettement plus fraîche n’est prévue dans un avenir proche”, relèvent les analystes de Commerzbank.
Par conséquent, “le niveau de remplissage des installations de stockage de gaz en Allemagne et dans toute l’Union européenne continue d’augmenter”, poursuivent-ils, estimant que les stocks de l’UE sont remplis à 93,6%, un chiffre “nettement supérieur la normale saisonnière”.
Le contrat du TTF pour livraison immédiate a même brièvement sombré lundi en terrain négatif, une première depuis octobre 2019.
Les marchés des matières premières peuvent enregistrer des prix négatifs pendant de courtes périodes lorsque l’offre dépasse largement la demande.
“Le stockage, qui est le mécanisme d’équilibrage entre l’offre et la demande, absorbe normalement l’offre excédentaire”, explique à l’AFP Georgi Slavov, de Marex.
Or, le stockage en Europe étant “pratiquement plein”, “davantage de gaz arrive chez nous et la demande diminue”, ce qui a tiré momentanément les cours du TTF pour livraison immédiate en négatif, poursuit M. Slavov.
Mais les analystes s’accordent pour dire qu’un hiver long et rigoureux pourrait inverser la tendance.
Par ailleurs, même si le TTF s’est largement éloigné de son pic fin août à 324,005 euros (à quelques euros près de son record historique atteint en mars), il reste en hausse de plus de 40% depuis le début de l’année.