L’évaluation détaillée des coûts et du calendrier pour la construction des six réacteurs EPR2 d’EDF, prévue dans le cadre de la relance du nucléaire en France, est reportée de plusieurs mois, selon une source proche de l’électricien. Cette décision vise à garantir la compétitivité à long terme et à minimiser les risques associés au programme.
Un calendrier révisé pour décembre 2025
Initialement attendu pour fin 2024, le nouveau calendrier, établi en concertation avec l’État, prévoit désormais une finalisation en décembre 2025. Cette révision a pour objectif d’éviter les dépassements de coûts et de délais similaires à ceux rencontrés lors du chantier de l’EPR de Flamanville, qui a accusé 12 ans de retard.
Une augmentation significative des coûts
Fin 2023, EDF avait estimé le coût des six EPR2 à 67,4 milliards d’euros, soit une augmentation de 30% par rapport aux prévisions initiales. Cette hausse a conduit le groupe à entamer une phase d’optimisation des coûts et du planning pour maîtriser les dépenses et les délais.
Encadrement financier par l’État
Le ministre de l’Énergie, Marc Ferracci, a indiqué que le coût total du projet serait inférieur à 100 milliards d’euros pour les trois paires de réacteurs. Le schéma de financement, qui sera annoncé dans les prochaines semaines, s’inspirera de modèles validés par la Commission européenne, tels que le programme tchèque de Dukovany, financé majoritairement par un prêt étatique à taux zéro.
Validation préalable par le Conseil de politique nucléaire
Les principaux paramètres du projet doivent être validés par le Conseil de politique nucléaire, présidé par Emmanuel Macron, avant d’être soumis à la Commission européenne pour vérifier la compatibilité du soutien étatique avec le droit de la concurrence. Cette approche méthodique est jugée nécessaire compte tenu de l’ampleur financière et temporelle du projet, qui structurera la politique énergétique française pour les décennies à venir.