Un document officiel du département d’État américain indiquait que l’administration prévoyait de dépenser 400 millions de dollars pour l’achat de véhicules électriques blindés auprès de Tesla, dans le cadre d’une modernisation de sa flotte pour ses ambassades. Ce document a cependant été modifié après plusieurs heures, supprimant toute mention explicite du constructeur.
Un revirement administratif et un appel d’offres suspendu
Le département d’État a précisé que l’ajout du nom de Tesla résultait d’une erreur, expliquant que la société d’Elon Musk était la seule à avoir répondu à un appel à manifestation d’intérêt. Cette procédure précède généralement un appel d’offres formel, mais ne garantit pas l’attribution d’un contrat. L’appel a été suspendu, et aucune décision n’a été prise concernant une relance future du projet.
Un porte-parole du ministère a confirmé qu’aucun constructeur automobile, y compris Tesla, n’avait obtenu d’accord pour fournir ces véhicules électriques blindés. Malgré cette clarification, la situation a alimenté les spéculations sur les intentions du gouvernement en matière d’électrification de sa flotte diplomatique.
Impact sur Tesla et réaction des marchés
L’annonce initiale du contrat avait suscité un regain d’intérêt autour de Tesla, entraînant une hausse de plus de 4 % de son action jeudi matin, une performance supérieure à celle du marché dans son ensemble. Cette dynamique souligne l’influence des décisions gouvernementales sur les valorisations boursières, particulièrement dans le secteur automobile.
Elon Musk, dont Tesla représente la principale source de richesse, a réagi en niant toute confirmation d’un tel contrat. Il a déclaré sur sa plateforme X qu’il n’avait reçu aucune information sur un accord de cette ampleur. Cette déclaration a contribué à dissiper les rumeurs, sans pour autant freiner l’engouement des investisseurs.
Contexte politique et incertitudes stratégiques
Le projet d’intégration de véhicules électriques dans les agences fédérales avait été lancé sous l’administration de Joe Biden, avant l’arrivée au pouvoir de Donald Trump. Ce dernier a exprimé à plusieurs reprises son intention de limiter les initiatives favorisant l’électrification des transports, remettant en question certaines politiques de son prédécesseur.
Par ailleurs, la proximité entre Elon Musk et Donald Trump alimente des interrogations quant à la politique énergétique et industrielle de l’administration actuelle. La nomination de Musk à la tête d’une commission sur l’efficacité gouvernementale (Doge) marque une volonté de rationalisation budgétaire, soulevant des débats sur les priorités en matière d’investissement public.
La suspension de l’appel à manifestation d’intérêt par le département d’État laisse planer une incertitude sur la poursuite du projet, tandis que les investisseurs restent attentifs aux évolutions des décisions gouvernementales sur les véhicules électriques blindés destinés aux missions diplomatiques américaines.