La mesure de l’intensité carbone est déterminante pour quantifier et réduire les émissions de CO2 des entreprises. Cette mesure indispensable mais complexe à effectuer peut avoir autant de sources d’émissions différentes avec une captation incertaine. Si le défi semble difficile à relever, des solutions sont envisageables.
Une mesure complexe
La mesure de l’intensité carbone pour une entreprise est nécessaire pour être capable d’évaluer l’impact sur l’environnement. Avec l’objectif zéro émission, et les achats de quotas pour les compenser, la mesure de l’intensité carbone est indispensable. Malgré cet impératif, la mesure demeure extrêmement complexe.
Elle se calcule, le plus souvent, comme le fait déjà TotalEnergies en utilisant un « indicateur carbone ». Ce dernier divise le total des émissions de sa production par la quantité d’énergie produite. Pour d’autres énergies, comme le pétrole, la mesure s’avère plus simple.
Le débit de pétrole brut, ou le poids d’une marchandise extraite, passe généralement par un dispositif qui permet une mesure précise. Mais, pour le marché du pétrole, le bilan carbone du pétrole brut s’avère plus compliqué à déterminer une fois émis. En effet, les gaz à effet de serre deviennent plus difficiles à suivre dans l’atmosphère.
L’utilisation des données satellitaires
Il existe un nombre croissant d’outils pour atténuer ces difficultés, l’utilisation de données satellitaires permet une meilleure évaluation de l’intensité carbone. Une innovation qui permet notamment d’identifier les champs où les installations pétrolières et gazières utilisant le torchage. Ainsi, le CO2 associé à cette combustion constitue directement un outil d’évaluation.
En ce qui concerne les produits raffinés, les paramètres d’influence de l’intensité sont là aussi nombreux et complexifient la mesure. Avec un large éventail de processus contributifs et sensibles à la température, sa mesure s’avère délicate. Ainsi la surveillance par satellite permet de se concentrer spécifiquement sur les zones d’exploitation et d’en identifier l’intensité en méthane.
Un produit raffiné, comme le diesel ou l’essence, est le résultat d’un processus qui génère des émissions de différentes sources. Une des solutions consiste à additionner les différentes sources d’émissions. Ainsi, plus un produit subit une grande quantité de traitements plus son intensité carbone sera élevée.
La performance relative
Comme pour le marché du pétrole, il semble utile de souligner la nécessité de mettre en place une norme, celle de la performance relative. En effet, pour que les entreprises puissent prouver leurs bonnes performances, la transparence et les normes sont essentielles. Ainsi, la performance relative permet aux entreprises d’envisager différentes actions de décarbonation.
La performance relative soutient la substitution des combustibles ou l’investissement dans les technologies de captages de carbones (CCS). Cependant, cette technologie qui permet de capter à la source puis de stocker le CO2 s’avère encore imparfaite et peu utilisée. La mise en place d’un tel système favorise la prise en compte des méthodes de compensations dans les investissements.
Dès lors, les produits à faible teneur carbone joueront un rôle important dans le commerce global des produits de base. La comptabilisation et la tarification du carbone continuant de croître, le coût de la compensation deviendra un moteur de réduction. Cependant, il est essentiel de commencer par une référence standard d’intensité carbone, sans tenir compte de son origine.
Les paramètres de la mesure
Un grand nombre de paramètres peuvent influencer la mesure de l’intensité carbone. Par exemple, on observe que la complexité des configurations régionales des raffineries augmente leur intensité carbone. Il en va de même pour les catégories de pétrole utilisées.
Dès lors, les bruts lourds ont tendance à nécessiter davantage de traitements et d’énergie pour transformer les résidus lourds en distillats légers. Ces différents paramètres permettent par ailleurs d’améliorer l’efficacité des processus de production dans leurs réductions d’émissions CO2. La solution peut résider dans la création d’une intensité carbone moyenne.
Mesurer l’intensité carbone est donc un défi majeur pour atteindre les objectifs de « zéro émission ». Les entreprises seront capables de déterminer leur impact et ainsi de le limiter. La tonne la moins chère deviendra probablement celle qu’elles n’émettent pas.