Plusieurs centaines d’acteurs financiers (banques, assurances, gestionnaires d’actifs…) sont désormais engagés à atteindre la neutralité carbone en milieu de siècle, a annoncé mercredi à la COP26 Mark Carney, qui pilote cette alliance mise en place sous la houlette de l’ONU.
La neutralité carbone dans le viseur de 450 acteurs financiers
Lancée il y a quelques mois, la Glasgow Financial Alliance for Net Zero (GFanz) réunit à présent 450 acteurs financiers de 45 pays représentant quelque 130.000 milliards de dollars d’actifs, selon l’émissaire des Nations unies et ancien gouverneur de la banque d’Angleterre.
Ces institutions s’engagent à la neutralité carbone d’ici à 2050 « au plus tard », à « faire leur juste part dans une réduction des émissions de moitié au cours de cette décennie », et à réviser leurs objectifs tous les cinq ans. Elles devront communiquer chaque année sur leurs progrès et sur les émissions qu’elles financent, ajoute dans un communiqué l’initiative, qui sera co-présidée par Mark Carney et Michael Bloomberg.
Que chaque décision financière prenne le climat en compte
« Nous avons désormais l’essentiel de la plomberie pour faire passer le changement climatique des marges aux avant-plans de la finance, afin que chaque décision financière prennent le climat en compte », a assuré Mark Carney.
Pour cela, « les entreprises doivent mettre en place des plans de transition solides et les États des politiques prévisibles. Cela donnera à la finance la confiance pour investir », dit-il, appelant à « travailler ensemble ».
L’investissement nécessaire pour décarboner l’économie mondiale est estimé à 100.000 milliards de dollars sur 30 ans (soit environ deux points de PIB supplémentaires).
Les ONG redoutent les investissements dans le charbon et le pétrole
Mais cette Alliance laisse sur leur faim les organisations non gouvernementales, qui soulignent qu’elle n’empêche pas les investissements dans le charbon ou le pétrole.
« Plus de 130.000 milliards de dollars, et pas une seule règle pour empêcher qu’un seul dollar même soit investi dans l’expansion des énergies fossiles », responsables de l’essentiel du réchauffement, a souligné mercredi Lucie Pinson, directrice de Reclaim Finance.