Exacerbée par la guerre en Ukraine, la crise énergétique qui touche l’Europe pousse les différents États à s’organiser. Ainsi, la Pologne et l’Ukraine augmentent leur production de charbon thermique en vue de l’hiver prochain.
Le charbon, une « mesure d’urgence » pour la Pologne
Après l’invasion de l’Ukraine et les sanctions prises contre Moscou, les flux de gaz russe vers l’Europe ont considérablement chuté. En conséquence, l’Europe s’efforce de trouver des alternatives pour garantir son approvisionnement. Ainsi, la Pologne prévoit d’augmenter la production de charbon thermique des mines existantes. Rappelons que le combustible compte pour quelque 70% de la production électrique du pays.
Mateusz Morawiecki, Premier ministre polonais, déclare:
« Nous avons conservé notre capacité de production d’électricité au charbon et nous voulons augmenter la production de charbon. C’est une nécessité pour être sûr pour l’automne et l’hiver. »
De plus, l’État polonais a introduit, plus tôt ce mois-ci, des mesures qui subventionneront le combustible pour les ménages utilisant le combustible à des fins de chauffage. Ainsi, le gouvernement entend atténuer la flambée des prix.
Toutefois, Janusz Olszowski, président de la Chambre polonaise de l’industrie et du commerce, explique:
« L’année dernière, les mines de charbon polonaises ont été incluses dans le plan de réduction du potentiel minier. Par conséquent, nous ne pouvons pas augmenter soudainement la production cette année de manière significative. »
C’est le cas de PGG. L’entreprise avait prévu de fermer progressivement ses mines d’ici 2049.
L’Ukraine augmente ses stocks
Le plus grand investisseur énergétique de l’Ukraine, DTEK, entend remplir les stocks de charbon du pays. Il déclare:
« Le pays [prévoit] d’augmenter les stocks nationaux de charbon thermique de 2 millions de tonnes à 3 millions de tonnes avant l’hiver. »
Par ailleurs, DTEK Energy, qui exploite aussi les mines de charbon ukrainiennes, tente d’assurer les niveaux de production de charbon d’avant-guerre.
Cependant, il sied de rappeler que l’utilisation du charbon thermique comme combustible pour les centrales électriques devra normalement chuter pour atteindre les différents objectifs en matière d’émissions de GES.