Les projets CCUS se multiplient à travers le monde. Ainsi, en seulement 6 mois, la capacité prévue a doublé pour dépasser les 800 Mtpa. On dénombre actuellement près de 600 projets, dont près de 100 ont été ajoutés au premier trimestre 2022. Entreprises et gouvernements font des progrès importants en ce qui concerne la diversification des projets. Néanmoins, la capacité actuelle n’est pas assez importante pour soutenir les objectifs de net zéro.
Les plateformes CCUS ont le vent en poupe
On observe un abandon de l’enhanced oil recovery (EOR) au profit d’un stockage dédié. Cette tendance se poursuit. Plus de 80 % des projets prévus sont centrés sur des centres de stockage de CO2 dotés d’une infrastructure commune. La plupart devraient être opérationnels avant la fin de la décennie.
Plus de 75 % de la capacité de stockage prévue se concentre dans 5 pays : les États-Unis, le Canada, le Royaume-Uni, la Russie et les Pays-Bas. Ces derniers offrent des cadres réglementaires, des incitations fiscales et des facilités quant au financement de ces projets.
Citons ici l’arrivée notable, au premier trimestre, de certains hubs comme Smeaheia (en Norvège) ou encore Meadowbrook Hub au Canada.
Les projets se diversifient
La mise en place de hub avec une infrastructure partagée permet de meilleures possibilités quant au changement d’échelle. Ainsi, nous assistons à l’émergence d’une réserve de projets de plus en plus diversifiée. Cela permet de soutenir et d’accélérer le développement de certains projets.
Les industries qui s’intéressent au CCUS devraient continuer à se diversifier. Les secteurs du pétrole, du gaz, du raffinage, de l’hydrogène ou encore de l’acier ajoutent tous des capacités CCUS. Cependant, la production d’électricité reste le secteur dominant en ce qui concerne le CCUS.
Les politiques et régulations nationales évoluent
Les politiques, les réglementations et les financements pour soutenir le CCUS continuent de mûrir. Néanmoins, bien souvent, la demande de CCUS dépasse la capacité des gouvernements à légiférer sur le sujet. Ainsi, 2022 sera une année charnière pour la mise en œuvre de ces projets.
De nombreuses initiatives sont d’ores et déjà annoncées. Le Canada a annoncé la mise en place d’un crédit d’impôt pour soutenir les projets CCUS. Les taux sont fixés jusqu’à 2030, date à laquelle ils seront réduits de 50 %. En Indonésie, la législation sur le CCUS est en cours. Celle-ci devrait être ratifiée au second semestre. Le Royaume-Uni prépare un premier cycle d’octroi de licences pour le stockage du carbone. Enfin, le Danemark, organise plusieurs cycles de financement pour ces projets. L’attribution est prévue dans les mois à venir.
Accélérer le déploiement du CCUS
Si les projets CCUS se multiplient, il est nécessaire d’aller plus loin. Le portefeuille actuel correspond au scénario AET-2. Celui-ci prévoit une augmentation des températures mondiales limitée à 2 °C. Cependant, pour atteindre le Net Zero d’ici à 2050, il faudrait multiplier par 8 le nombre de projets.
Ainsi, les années 2020 seront cruciales pour les projets CCUS. Plus de 85 % du pipeline planifié vise un démarrage d’ici 2030. Néanmoins, pour que la totalité de ces projets se concrétisent, il est nécessaire de faire des progrès au niveau politique, de la réglementation, de la capacité de stockage et des coûts technologiques.