Le gouvernement fédéral a approuvé un financement conditionnel de CAD735 000 ($537 000) en faveur d’Arianne Phosphate Inc., dans le cadre du programme de recherche, développement et démonstration sur les minéraux critiques (Critical Minerals Research, Development and Demonstration – CMRDD). L’annonce s’inscrit dans une enveloppe globale de CAD80,3mn ($58,9mn) présentée en marge du Sommet du G7 2025 par le Premier ministre Mark Carney, visant à sécuriser les chaînes d’approvisionnement canadiennes en matières premières stratégiques.
Ce soutien permettra à Arianne Phosphate de développer des procédés pour traiter la roche extraite de son gisement de Lac à Paul, situé dans la région du Saguenay, au Québec. Le projet vise l’optimisation de la purification de l’acide phosphorique, un composant essentiel dans la fabrication de batteries au lithium-fer-phosphate, ainsi que dans les engrais et produits chimiques spécialisés. L’entreprise cherche à démontrer la faisabilité technique et commerciale d’une production canadienne de phosphore à usage industriel.
Renforcer l’autonomie canadienne dans les matériaux critiques
L’investissement fédéral s’inscrit dans une stratégie industrielle visant à limiter la dépendance aux importations et à créer des capacités de production nationales dans le domaine des métaux et matériaux stratégiques. Le phosphore a été ajouté à la liste officielle des minéraux critiques du Canada en 2024, en raison de son rôle central dans les technologies de stockage énergétique.
La subvention accordée à Arianne Phosphate permettra de financer des travaux de recherche appliquée au sein de son centre technologique. Si les résultats sont concluants, l’entreprise pourrait établir une chaîne de valeur intégrée autour du gisement de Lac à Paul, en lien avec les marchés nord-américains des batteries et de l’agriculture.
Un projet intégré à une stratégie nationale plus large
Sur les CAD80,3mn alloués par Ottawa, CAD50,3mn ($36,9mn) sont spécifiquement dédiés au développement domestique, à la résilience des chaînes d’approvisionnement et à la réponse aux perturbations de marché. Le reste de l’enveloppe vise à soutenir les partenariats internationaux et à moderniser les capacités industrielles.
Ce financement vient s’ajouter aux efforts du ministère de l’Énergie et des Ressources naturelles pour structurer un écosystème minier canadien adapté aux besoins futurs de l’économie numérique et des technologies propres. En facilitant l’émergence d’opérateurs spécialisés comme Arianne Phosphate, le gouvernement entend accroître la souveraineté nationale sur des ressources critiques et stimuler l’innovation dans la filière extractive.