En octobre 2024, la production d’électricité au Canada a augmenté de 2,4 % par rapport à la même période en 2023, selon un rapport publié par Statistique Canada. Cette progression représente une hausse d’environ 1,1 térawattheure (TWh), grâce à des gains dans les énergies renouvelables et les combustibles fossiles, qui ont compensé le déclin continu de l’hydroélectricité, impactée par une sécheresse prolongée.
Les moteurs de la croissance énergétique
L’énergie éolienne s’est démarquée en octobre, avec une augmentation de 24 % de sa production, soit une croissance de 0,8 TWh par rapport à l’année précédente. Cette dynamique a été renforcée par la progression de l’énergie solaire, qui a bondi de 53 % pour atteindre 417 gigawattheures (GWh).
Parallèlement, les combustibles fossiles, incluant le gaz naturel et le charbon, ont vu leur contribution augmenter de 7 %, atteignant 10,7 TWh. En revanche, la production nucléaire a reculé de 7 %, tombant à 6,6 TWh pour le mois.
La pression exercée sur l’hydroélectricité
L’hydroélectricité, qui constitue 60 % de la production électrique totale du pays, continue de subir l’impact de conditions de sécheresse exceptionnelles. En octobre, la production hydraulique a diminué de 0,7 %, s’établissant à 24,9 TWh. Sur une base annuelle, la baisse atteint 8 % entre 2022 et 2023.
La Colombie-Britannique, en particulier, a été durement touchée. La British Columbia Hydro and Power Authority a rapporté des records de sécheresse en 2023, entraînant une chute de 45 % des exportations électriques vers les États-Unis. L’Agence américaine d’information sur l’énergie (EIA) indique que les exportations vers la Californie ont diminué de 75 % sur la même période.
La croissance de la demande et des centres de données
La demande énergétique au Canada continue de croître, en grande partie en raison de l’expansion des centres de données. Selon le Canada Energy Regulator, le pays abrite actuellement 239 centres de données actifs, l’Ontario en comptant 105, suivi du Québec avec 57 et de la Colombie-Britannique avec 35.
Andrew Dow, directeur principal des relations publiques de l’Opérateur indépendant du système d’électricité de l’Ontario (IESO), identifie les centres de données comme l’un des principaux moteurs de la demande future, aux côtés de l’électrification des transports et de l’industrie.
D’ici 2035, l’IESO prévoit que ces centres consommeront 8,4 TWh, soit environ 4 % de la demande énergétique projetée en Ontario. À l’échelle mondiale, les centres de données consommaient déjà 460 TWh en 2022, selon l’Agence internationale de l’énergie (AIE), un chiffre qui pourrait doubler d’ici 2026.