Le gouvernement fédéral canadien a désigné cinq projets industriels majeurs pour bénéficier de procédures d’approbation accélérées, dans le cadre d’un effort visant à renforcer l’indépendance économique du pays. Cette mesure intervient alors que le Canada cherche à réduire sa dépendance envers les États-Unis, dans un contexte de pression tarifaire croissante.
Parmi les projets sélectionnés figure l’expansion de l’usine de gaz naturel liquéfié (GNL) LNG Canada, située en Colombie-Britannique. Mené par Shell, le projet vise à doubler la capacité de production actuelle du site. Le gouvernement souhaite ainsi favoriser une hausse rapide des exportations de GNL vers l’Asie, contournant ainsi les marchés nord-américains plus exposés aux tensions commerciales.
Les mines et l’énergie nucléaire incluses dans la priorité nationale
Deux projets miniers figurent également sur la liste des projets accélérés. Il s’agit de l’extension de la mine de cuivre et d’or Red Chris exploitée par Newmont, ainsi que de la construction d’une nouvelle mine de cuivre en Saskatchewan par la société Foran. Ces initiatives s’inscrivent dans la stratégie canadienne de sécurisation des approvisionnements en minéraux critiques, considérés comme essentiels pour les chaînes de production industrielles et énergétiques.
En parallèle, un projet de petit réacteur nucléaire modulaire (Small Modular Reactor, SMR) en Ontario est retenu, marquant une volonté d’intégrer davantage cette technologie au mix énergétique national. L’infrastructure serait destinée à renforcer la production d’électricité à faible émission carbone, tout en assurant une meilleure résilience du réseau.
Infrastructures portuaires et cadre réglementaire simplifié
L’agrandissement du terminal de conteneurs du port de Montréal complète la liste des projets. Cette extension vise à soutenir la croissance du commerce maritime et désengorger les infrastructures actuelles. Le gouvernement fédéral prévoit une coordination étroite entre les ministères concernés pour accélérer les étapes d’évaluation environnementale, d’octroi de permis et de consultation.
Un bureau des projets majeurs a été mis en place pour superviser ces démarches, avec pour mission de réduire considérablement les délais administratifs. Selon les autorités, il fallait auparavant jusqu’à dix ans pour obtenir toutes les autorisations nécessaires à la réalisation de projets miniers ou énergétiques. Cette réforme entend ramener ces délais à des niveaux compatibles avec les impératifs économiques et industriels.
Mark Carney, Premier ministre du Canada, a déclaré que le pays devait retrouver sa capacité à réaliser rapidement des infrastructures d’envergure. « Nous avons déjà construit de grandes choses, et nous les avons construites rapidement. Il est temps de recommencer », a-t-il affirmé lors d’une conférence de presse télévisée.