Le Cameroun poursuit ses efforts pour renforcer sa capacité de production énergétique, en initiant deux projets de centrales thermiques à gaz cumulant une puissance installée de 500 mégawatts (MW). Ces projets, prévus sous le modèle du partenariat public-privé (PPP), concernent les localités de Bekoko, à proximité de Douala, pour 350 MW, et Douala même, pour une capacité de 150 MW. Selon le ministère camerounais de l’Eau et de l’Énergie, ces deux infrastructures sont techniquement prêtes à être lancées, mais leur réalisation reste conditionnée par la confirmation, par la Société nationale des hydrocarbures (SNH), de la disponibilité effective du gaz naturel sur les sites choisis. Aucune échéance officielle précise concernant le début des travaux ou leur achèvement n’a été communiquée à ce jour.
Projet de Bekoko
La centrale thermique prévue à Bekoko, d’une capacité installée de 350 MW, constitue le projet majeur parmi ces deux nouvelles infrastructures énergétiques. La société turque Aksa Enerji Üretim A.Ş. a manifesté officiellement son intérêt pour ce projet et a d’ores et déjà mené, en amont, les études obligatoires sur l’impact environnemental et social (EIES). Pour sécuriser l’approvisionnement en gaz naturel, un accord préliminaire, mais non contraignant, a été établi entre Aksa Enerji Üretim et Gaz du Cameroun, filiale locale de Victoria Oil & Gas, une entreprise britannique active dans l’exploitation du gaz naturel au Cameroun. Les termes financiers définitifs de ce partenariat public-privé ne sont toutefois pas encore rendus publics.
Projet de Douala
La seconde centrale thermique, d’une capacité plus modeste fixée à 150 MW, sera installée directement dans la ville de Douala, centre économique majeur du pays. Contrairement à Bekoko, les informations concernant les partenaires privés potentiels, les montants d’investissements prévus ou les modalités précises de financement de ce projet restent pour l’heure confidentielles. La disponibilité en gaz naturel nécessaire au fonctionnement de cette installation sera également assurée par la SNH, condition essentielle mise en avant par le gouvernement camerounais pour garantir la viabilité économique du projet.
Rôle central du gaz naturel
Le gaz naturel est présenté par les autorités camerounaises comme un pilier essentiel du futur mix énergétique national, avec une part estimée à 10 % à l’horizon 2035, contre une contribution marginale actuellement. Cette stratégie vise notamment à réduire la dépendance du pays aux centrales hydroélectriques, souvent affectées par des variations saisonnières de production liées au climat. Actuellement, seule la centrale thermique de Kribi (216 MW), opérationnelle depuis 2013, assure une présence significative du gaz naturel dans le réseau électrique national. Son projet d’extension à 330 MW, pourtant annoncé depuis plusieurs années, demeure en attente de concrétisation malgré l’intérêt affiché par la Banque africaine de développement (BAD).
La mise en service effective de ces deux nouvelles centrales dépendra donc largement de la confirmation de la capacité de la SNH à garantir un approvisionnement stable et durable en gaz naturel, enjeu clé du développement énergétique au Cameroun.