Le gouvernement brésilien a annoncé une révision de ses objectifs de réduction des gaz à effet de serre, visant désormais une diminution de 67 % de ses émissions d’ici à 2035 par rapport aux niveaux de 2005. Cette nouvelle « contribution déterminée au niveau national » (CDN) a été rendue publique par l’administration du président Luiz Inácio Lula da Silva, dans une note officielle publiée à la veille de la Conférence des Nations Unies sur le climat, la COP29, qui se déroule à Bakou en Azerbaïdjan. Ce rehaussement des ambitions s’inscrit dans le cadre des engagements pris par le Brésil dans l’Accord de Paris, visant à contenir le réchauffement climatique à 1,5°C par rapport à l’ère préindustrielle.
À l’occasion de la COP29, le vice-président brésilien Geraldo Alckmin officialisera cette CDN, une initiative marquant l’engagement du Brésil dans la lutte contre le changement climatique. Les nouvelles cibles du pays sont orientées vers une réduction annuelle des émissions, qui devraient atteindre entre 850 millions et un milliard de tonnes de CO2 d’ici 2035, contre 2,4 milliards de tonnes en 2005.
Un engagement pour la neutralité climatique d’ici 2050
La note du gouvernement précise que cette nouvelle contribution couvre tous les secteurs économiques du pays. Elle souligne également que le Brésil s’engage à atteindre la neutralité climatique d’ici 2050, conformément aux lignes directrices de l’Accord de Paris. Cette ambition représente un pas de plus dans la politique environnementale brésilienne, après l’annonce récente d’une baisse de plus de 30 % du taux de déforestation en Amazonie, la plus importante réduction enregistrée depuis 15 ans.
Néanmoins, l’ONG Observatório do Clima, un groupe influent dans la société civile brésilienne dédié aux questions climatiques, a exprimé ses réserves quant à l’efficacité réelle de cette nouvelle CDN. Selon Marcio Astrini, secrétaire exécutif de l’Observatório do Clima, l’objectif fixé ne reflète pas la « juste contribution » du Brésil à la stabilisation du climat mondial. Astrini souligne également l’absence de détails clés, tels que des mesures concrètes pour enrayer la déforestation et la croissance des combustibles fossiles.
Des critiques sur la transparence et les efforts annoncés
L’Observatório do Clima a critiqué la stratégie climatique de l’administration Lula pour son manque de transparence. Selon l’ONG, malgré les annonces officielles, le plan ne contient pas de mesures suffisantes pour garantir l’atteinte des objectifs de déforestation zéro et pour restreindre les activités liées aux énergies fossiles. L’organisation affirme que la trajectoire actuelle ne mènerait pas à des émissions nettes inférieures à 650 millions de tonnes d’ici 2035, contrairement aux promesses du gouvernement.
Marcio Astrini a également souligné que, pour un pays aspirant à jouer un rôle de premier plan dans le processus multilatéral de lutte contre le réchauffement climatique, il est crucial de garantir un traitement transparent et cohérent de ces informations. Le Brésil se prépare également à accueillir la prochaine COP30, en 2025, qui se tiendra dans la ville de Belém, en Amazonie, offrant au pays une autre opportunité de démontrer son leadership dans les questions climatiques.