L’objectif est de garantir les avantages d’une transition vers une économie verte. Cependant, la loi prévoit également un soutien à ceux qui pourraient être perdants sur le plan économique.
Le Brésil prolonge la durée de vie de ses centrales à charbon
Ce dispositif de soutien englobe les nations, les régions, les industries, les communautés, les travailleurs et les consommateurs.
Mais la loi bénéficie en particulier aux producteurs de charbon du sud de l’Etat de Santa Catarina puisque le dispositif prolonge de 18 ans les activités des centrales électriques à charbon de la région.
Si les sites liés au charbon fermaient au Brésil, environ 40.000 emplois seraient détruits. La disparition du travail charbonnier aurait un impact conséquent sur certaines villes de l’Etat de Santa Catarina.
L’État achètera l’électricité produite à coût fixe
Auparavant, les subventions pour les centrales électriques à charbon devaient être coupées en fin d’année 2027. L’autorisation d’exploitation de trois grandes centrales de la région de Santa Catarina devait expirer en 2025.
La loi de « transition énergétique juste » oblige maintenant l’État à acheter, à coûts fixes, l’énergie produite par ces centrales.
Remise en question des ambitions écologiques
Au Brésil, environ la moitié de l’électricité provient d’énergies renouvelables dont l’éolien et l’hydroélectricité. Le reste provient de combustibles fossiles. Toutefois, le charbon ne représente qu’environ 3% du bouquet énergétique électrique du pays.
Selon le groupe de grands utilisateurs d’énergie au Brésil, « Abrace« , cette loi devrait coûter $147 millions par an. D’autant qu’au Brésil, le charbon est plus onéreux que l’énergie propre produite par le solaire ou l’éolien.
Pour les opposants, la loi témoigne d’une tendance des politiques à s’ingérer dans la planification énergétique nationale. Ingérence qui se fait au profit d’une électricité coûteuse et polluante.
Obligation d’achat de l’électricité des centrales à gaz
En 2021, un projet de loi privatisant Electrobras l’oblige à acheter l’énergie produite par les centrales électriques au gaz naturel. À terme, le Brésil pourrait être obligé de construire de nouvelles centrales électriques à combustibles fossiles.
Dans cette perspective, les émissions de carbone de l’industrie énergétique pourraient bondir d’environ 25%. Cette réalité contraste ainsi avec les objectifs du pays dans la lutte contre les changements climatiques.
Le Brésil s’est en effet engagé à réduire de 50% ses émissions totales de gaz à effet de serre d’ici 2030. La neutralité carbone du pays est, quant à elle, prévue pour 2050.